La Matinale des Matinales du 26 avril 2024.
L’essentiel des déclarations des invités des matinales résumé et analysé.
🍿 Les principales déclarations politiques
- Catherine Vautrin, Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, intervient sur Europe1 / CNews et insiste sur l'importance de l'Europe dans des domaines tels que la santé et l'agriculture. Elle souligne la nécessité de parler du fond de la campagne européenne plutôt que des fluctuations des sondages.
- Clément Beaune, Porte-parole de Renaissance aux Européennes et député de Paris, s'exprime sur FranceInfo et met en lumière la nécessité de contrôler les frontières européennes tout en respectant le droit d'asile. Il critique les positions de certains pays européens concernant la GPA et la gestion des migrations, rappelant l'importance des valeurs démocratiques dans le contexte électoral européen.
- Sébastien Chenu, Vice-Président de l'Assemblée nationale et député Rassemblement national du Nord, sur LCI, critique les Républicains pour leur manque de fermeté et encourage un vote contre le gouvernement lors des prochaines élections, mettant en avant les problèmes financiers de la France sous la direction actuelle.
- Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, sur TF1, attaque le Rassemblement National pour son double discours en France et en Europe, notamment en ce qui concerne les travailleurs détachés et l'égalité femmes-hommes.
- Sandrine Rousseau, Députée écologiste de Paris, sur FranceInfo, appelle à une mobilisation écologiste en Europe et exprime ses préoccupations concernant l'effet d'un "vote utile" qui pourrait favoriser Raphaël Glucksmann aux dépens d'autres candidats écologistes.
🇪🇺 Les réactions au discours du Président de la République à la Sorbonne
- Pascal Perrineau, politologue, exprime sur Radio Classique une certaine déception quant à la hauteur du discours par rapport aux enjeux européens actuels. Il note une tonalité plus pessimiste et préoccupée par rapport au premier discours de la Sorbonne, soulignant les défis de l'Europe face à des puissances comme les États-Unis et la Russie
- Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, critique vivement le discours sur FranceInfo, le qualifiant de "politique des années 60" et reprochant au Président de ne pas avoir suffisamment abordé les enjeux écologiques urgents.
- Raphaël Glucksmann, eurodéputé, sur RMC-BFMTV, trouve que le discours manque de substance concrète, notamment sur les questions de défense européenne et de solidarité sociale, et utilise le terme "Macroné" pour décrire une attitude de grandes déclarations sans actions correspondantes.
- Sébastien Lecornu, ministre de la Défense, défend le discours sur France 2, soulignant l'importance de l'effort commun pour la défense européenne comme réponse aux menaces sécuritaires croissantes.
- Clément Beaune, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, sur FranceInfo, soutient fermement le discours, affirmant que le Président a toujours été un défenseur du projet européen et que les critiques sont infondées.
🏛️ Dialogues à distance sur les agences de notation
A quelques heures de la mise à jour de la note de la France les ministres Roland Lescure, Olivia Grégoire, l’économiste Élie Cohen, les députés Raphaël Glucksmann et Clément Beaune ont échangé à distance sur les agences de notation.
- Roland Lescure "Les agences de notation, il faut bien comprendre que ce qu'elles font, c'est donner une photo de la situation fondée sur les derniers mois. Et on sait que les derniers mois, on a eu des recettes fiscales qui étaient inférieures à ce qu'on attendait. Donc les agences de notation vont intégrer ça dans leur notation.".
- Élie Cohen "Les agences de notation, sont les organes qui évaluent le potentiel de l'économie française, qui vérifient si les engagements pris en matière de réduction des déficits et de maîtrise de la dette sont tenus, et en gros ils sont le porte-voix pour l'ensemble des marchés.".
- Raphaël Glucksmann : "Mais les agences de notation, déjà, ce n'est pas la Bible… je vous rappelle quand même que Standards and Poor’s avait donné un triple A à Lehman Brothers juste avant l'effondrement qui a conduit à l'effondrement généralisé. Donc, en fait, il faut arrêter aussi de considérer que ces agences, souvent nord-américaines, anglo-saxonnes en tout cas, sont des paroles d'oracles.".
- Roland Lescure "Ce qui importe surtout, ce n'est pas la photo aujourd'hui, c'est le film qu'on va écrire pour les mois qui viennent. Le défi majeur auquel on fait face aujourd'hui, c'est de trouver le bon équilibre entre préserver la croissance, et restaurer les comptes.".
- Olivia Grégoire : “On sait que ces chiffres vont tomber. On s'y est préparé. On l'a d'ailleurs en partie anticipé. Vous le savez, on a un problème de recette. Bruno Le Maire l'a expliqué longuement. Il nous manque 20 milliards d'euros. On a donc pris déjà des mesures, vous le savez aussi.”
- Clément Beaune : "Mais notre stratégie de finances publiques, elle n'est pas indexée sur ce qui va se passer cet après-midi et sur telle ou telle notation. Qu'il faille faire des économies, ce n'est pas parce que des agences dégradent ou pas une note, c'est parce qu'on en a besoin, on en parlera j'espère de l'Europe dans quelques instants, pour des questions de souveraineté de notre pays.".
- Roland Lescure "Vous savez qu'on a déjà annoncé plus de 18 milliards d'euros d'économies cette année. On va s'en faire encore un peu. Avec des réajustements puisque les prévisions n'ont pas toujours collé. Mais l'enjeu majeur il est quand même d'investir, d'investir. La croissance est quand même la meilleure manière de régler nos problèmes de compte public.".
- Élie Cohen "Jusqu'à présent, le gouvernement a dit non, on n'augmente pas les impôts, c'est un des éléments majeurs de l'attractivité de la France, c'est un des engagements cardinaux du Président de la République, on n'augmentera pas les impôts.".
- Olivia Grégoire : ‘Mais la France ne se résume pas, et en Europe notamment, uniquement aux finances publiques. C'est aussi la France la plus attractive en Europe. C'est aussi la France qui crée des emplois. Oui, mais j'ai à coeur de dire ce matin que c'est important, mais ce n'est pas l'alpha et l'oméga de la réputation économique de la France.”
💬 L’échange du jour
- Amandine Begot sur RTL : “Vous auriez, et je cite Libération, touché plus de 800 000 euros comme avocate d'Orange alors que vous étiez députée européenne. Est-ce que c'est vrai? Est-ce que vous avez travaillé pour Orange?
- Rachida Dati “Depuis mon plus jeune âge, je travaille, j'ai toujours travaillé. Moi je suis, je considère que la politique c'est une mission, c'est pas un métier. Moi j'ai un métier, j'ai été magistrat, c'est comme ça que j'ai pu devenir, avocate. Donc je suis avocate. C'est autorisé par la loi, vous pouvez être parlementaire, élu et être avocate. Et donc mes contrats, parce qu'évidemment ils ne citent pas, c'est sur plus d'une dizaine d'années, j'ai eu des contrats qui sont légaux et qui sont évidemment reconnus.”
"Moi je ne vis pas, contrairement à la maire de Paris, sur l'argent public. Elle se paye ses vêtements, son coiffeur, ses voyages. Moi, je n'utilise pas les données publiques.".
Rachida Dati, Ministre de la Culture, sur RTL
⚽ “PSG Confidential” : les dessous de l'acquisition du Paris Saint-Germain par le Qatar.
Les journalistes Laurent Valdiguié et François Vignolle auteurs "PSG Confidential" ont mis en lumière au micro de RTL les interactions complexes entre le sport, la politique et les stratégies géopolitiques
- L’achat du PSG par le Qatar en 2011 n'était pas seulement un investissement sportif mais aussi une stratégie de "soft power". Le Qatar avait envisagé d'investir dans le football anglais, mais le marché y était saturé.
- Laurent Valdiguié et François Vignolle détaillent alors le rôle joué par Nicolas Sarkozy dans cette affaire. Ils mentionnent un déjeuner secret le 23 novembre 2010, impliquant Nicolas Sarkozy, le prince héritier du Qatar, et Michel Platini, qui a été une étape clé avant l'achat du club et l'attribution controversée de la Coupe du Monde 2022 au Qatar.
- Ils parlent des enquêtes en cours sur d'éventuelles contreparties offertes dans le cadre de l'achat du PSG et de l'attribution de la Coupe du Monde. Le juge Tournaire est chargé de ces enquêtes, bien que Nicolas Sarkozy n'ait pas encore été interrogé à ce sujet.
- François Vignolle revient sur le parcours Nasser El Khalafi, président du PSG, décrivant son ascension remarquable depuis ses humbles débuts jusqu'à devenir une figure clé dans le sport mondial, grâce à ses liens avec le prince héritier du Qatar.
〽️ Les chiffres du jour
- Roland Lescure, Ministre délégué à l’industrie souligne que la part de l'industrie dans le PIB français est stabilisée à plus de 10%, et mentionne la création de 130 000 emplois ainsi que l'ouverture de 200 usines de plus que celles qui ont fermé.
- Les journalistes Laurent Valdiguié et François Vignolle partagent que le fonds d'investissement souverain du Qatar, qui possède le PSG, gère 461 milliards de dollars d'actifs en 2022, avec un chiffre d'affaires du PSG de 800 millions d'euros, et que le Qatar a investi une dizaine de milliards d'euros dans le PSG depuis 2011.
- Eli Cohen, économiste : "on a pris un engagement qui est, au niveau européen, c'est que notre dette ne doit pas dépasser 60% du PIB. On est à 110.”
"(Don Quichotte) C'est un livre sur l'engagement et sur l'idéalisme. À la fois sur le bonheur de l'idéalisme, c'est-à-dire qu'effectivement, on a besoin d'avoir un objectif de justice, de bonté, et c'est comme ça qu'on peut devenir un héros. Mais c'est aussi un livre sur les dangers de l'idéalisme, c'est-à-dire que l'idéalisme nous amène souvent à transformer la réalité, à ne pas voir ce qu'il y a réellement, et donc on se heurte, en tant qu'idéaliste, souvent aux contraintes mêmes de la réalité.”
Willam Marx sur France Inter