La Matinale des Matinales du 25 avril 2024.

🍿 Les principales déclarations politiques

• François Bayrou, Président du MODEM, exprime sur BFM - RMC son inquiétude quant à la perception d'inégalité dans l'application des réformes, notamment la réforme des retraites, soulignant que certains semblent en être exemptés, créant un sentiment d'injustice parmi les citoyens.
• Jordan Bardella, tête de liste RN aux élections européennes, dans les 4V sur France 2, critique vivement la politique migratoire du gouvernement, appelant à un renforcement de l'autorité et proposant des mesures strictes comme la suspension des allocations familiales pour les parents de mineurs récidivistes, dans un contexte d'insécurité qu'il attribue aux politiques actuelles.
• Léon Deffontaines, tête de liste PCF aux élections européennes, exprime sur FranceInfo son désaccord avec les récentes décisions européennes en matière de budget qui, selon lui, affecteront négativement les services publics en France. Il critique également le discours de la Sorbonne d'Emmanuel Macron, le considérant comme un acte de campagne déguisé pour Valérie Hayer.
• Nathalie Loiseau, députée européenne Renaissance, défend également sur FranceInfo la nécessité d'une Europe forte et autonome, tout en critiquant la montée des populismes. Elle insiste sur la réalisation des promesses du discours de la Sorbonne de Macron il y a sept ans, affirmant que beaucoup ont été tenues.
• Thomas Portes, député LFI, critique sur Sud Radio, la réforme des retraites imposée par la pression de la Commission européenne et non votée à l'Assemblée nationale.
• Jérôme Guedj, député PS sur Europe 1 / CNews, critique la judiciarisation du débat politique et défend une politique natale soutenant les familles et les femmes, tout en déplorant l'utilisation de thèmes politiques comme moyens de campagne.

🚃 Désaccords sur l’accord à la SNCF

• Invitée de LCI, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, souligne une victoire significative pour les syndicats à la SNCF, où ils obtiennent des départs anticipés pour reconnaître les métiers pénibles. Elle insiste sur l'importance de la syndicalisation pour obtenir de tels résultats et rejette l'idée que les négociations soient influencées par les Jeux Olympiques ou les ponts de mai.
• Thomas Portes affirme que la paix sociale ne s'achète pas et que les mobilisations des salariés contraignent les directions à négocier et accepter des revendications sociales.
• Léon Deffontaines salue également les avancées obtenues grâce à la démocratie sociale, notamment à la SNCF, où des accords sont signés permettant aux employés de partir plus tôt en retraite tout en continuant de percevoir une partie de leur salaire.
• Philippe Tabarot, sénateur Les Républicains, déplore sur RMC que les grèves soient utilisées comme un levier pour obtenir des concessions importantes de la part des entreprises et de l'État, surtout en période de Jeux Olympiques. Il critique la gestion des grèves par le gouvernement et suggère que son parti a proposé une loi pour limiter les "abus du droit de grève".
• François Bayrou exprime son inquiétude concernant les accords obtenus par les contrôleurs de la SNCF, suggérant que cela envoie un signal négatif aux Français qui acceptent des réformes douloureuses comme la réforme des retraites. Il souligne que ces accords peuvent être perçus comme injustes par ceux qui ne bénéficient pas de conditions similaires.

“Le vrai sujet dans notre pays, c'est comment arriver à recréer une sorte d'attirance pour le travail. Un, la reconnaissance. Vous vous souvenez, à un moment, on allait applaudir, au moment de la Covid, les éboueurs. C'est fini, tout ça” ”Le vrai sujet du marché du travail dans notre pays, c'est l'absence de véritable trajectoire d'amélioration. Toute personne, vous, moi, tout le monde, a besoin d'avoir le sentiment qu'il y a une perspective dans son travail d'amélioration, à la fois de la reconnaissance, de l'intérêt et des rémunérations de son job.”

Jean-Hervé Lorenzi, économiste sur Radio Classique

😀 Bientôt tous centenaires ?

• Sur RTL, Bernard Sablonnière, professeur émérite de biologie moléculaire à l'Université de Lille auteur de l’"Espoir d'une vie longue et bonne" livre une analyse scientifique de la longévité.
• La longévité n'est pas seulement une question de génétique, qui contribue à environ 25% de la longévité exceptionnelle, mais est également fortement influencée par l'environnement, qui joue un rôle à 75%.
• Les régions isolées comme certaines îles montagneuses, avec des régimes alimentaires sains et moins de pollution, présentent des taux plus élevés de centenaires et de supercentenaires.
• Le professeur insiste sur l'importance de la prévention des maladies liées à l'âge, commençant dès la quarantaine ou la cinquantaine. Une alimentation équilibrée, riche en fibres et pauvre en sucres et graisses, est cruciale pour minimiser les risques de maladies cardiovasculaires, de cancer et de troubles neurologiques, qui augmentent avec l'âge.
• Le bien-être psychologique semble aussi influencer la longévité. Les personnes âgées qui se sentent heureuses à 90 ans ont une probabilité significativement plus faible de décéder dans la décennie suivante comparée à celles qui ne se sentent pas heureuses.

💬 L’échange du jour

• Nicolas Demorand sur France Inter : “Comment vous avez reçu la ferveur mais aussi l'attachement du pays à Robert Badinter lors de l'hommage national qui lui a été rendu.”
• Élisabeth Badinter “Je l'ai reçu avec une certaine forme d'étonnement. Et surtout, le mot qui me vient d'abord, c'est avec reconnaissance.. Étonnement parce que... Robert était assez discret, c'était un très vieux monsieur, on ne sortait pas du tout de chez nous. C'était un peu étonnant, après des années souvent difficiles pour lui. L'étonnement, c'était qu'au fond, tant de gens se souviennent de ce qu'il avait fait. On oublie vite aujourd'hui, vous savez. C'est la raison de l'étonnement, mais la reconnaissance est immense. Je ne peux pas vous dire à quel point... Le fait de recevoir des messages, des longs messages, souvent très émouvants, c'est absolument bouleversant et j'ai envie de dire merci, merci.”

🏅 JO de Paris J-92

• Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, souligne sur TF1 que l'organisation des Jeux Olympiques ne supprime pas la liberté d'expression ni la liberté de manifester. Il indique que des lieux spécifiques seront désignés à Paris pour permettre les manifestations, tout en assurant la sécurité autour des sites immédiats des Jeux. Il mentionne également le déploiement d'un dispositif de sécurité inédit en France, avec des événements majeurs comme la cérémonie d'ouverture sur la Seine et un nombre important de forces de l'ordre mobilisées.
• Philippe Tabarot exprime sa préoccupation sur le fait que les syndicats pourraient activer des grèves pendant les Jeux Olympiques et suggère que des lois limitant le droit de grève pendant les périodes stratégiques auraient pu prévenir de telles situations.
• Thomas Portes, de La France Insoumise, déclare qu'il n'est pas en faveur d'une trêve olympique et sociale. Il affirme que si les salariés décident de se mobiliser pendant les Jeux Olympiques, il les soutiendra. Il exprime son soutien continu aux mobilisations sociales qui défendent les droits des salariés.
• François Bayrou commente sur les primes accordées aux travailleurs mobilisés pendant les Jeux, expliquant que bien qu'il comprenne la nécessité de compenser les efforts supplémentaires requis pendant cette période, il considère que la manière dont cela a été négocié pourrait être mal perçue par le public, surtout si elle est perçue comme une réponse à des menaces de grève.

〽️ Les chiffres du jour

1. Selon l'Institut National d'Études Démographiques (INED), le nombre de personnes décédées à plus de 110 ans atteint un record de 39 en 2022.
2. Sophie Binet mentionne que la CGT a gagné plus de 70 000 nouveaux syndiqués en 2023.
3. Sophie Binet souligne également que chaque jour, 2500 accidents du travail se produisent en France, et chaque année, 1227 salariés meurent du fait de leur travail ou sur leur lieu de travail.
4. Jean-Hervé Lorenzi “On a le patron de Stellantis qui a quand même un revenu qui est absolument inimaginable, incompréhensible. On dit, il fait bien son boulot. Mais un chirurgien qui vous soigne, il fait bien son boulot aussi, il gagne 2500 fois moins que l'affaire. Tout ça donne le sentiment de désordre dans notre société. Qui n'incite pas d'ailleurs au travail.”