France Télévisions : le bilan de Delphine Ernotte

Arago publie une étude réalisée avec l'IA sur les 35 promesses stratégiques faites pour 2020-2025.

France Télévisions : le bilan de Delphine Ernotte

Cette étude vise à évaluer la réalisation des 35 promesses stratégiques faites par Delphine Ernotte pour France Télévisions sur la période 2020-2025.

👉 L'étude s'appuie sur une méthodologie rigoureuse utilisant l’IA pour traiter des données publiques objectives :

  • L'analyse des principaux rapports officiels (IGF, ARCOM, Assemblée nationale)
  • L'examen détaillé des résultats par rapport aux objectifs initiaux
  • L'évaluation des transformations structurelles de l'entreprise

👉 Liste des sources utilisées

👉 Consulter la note méthodologique

👉 Bilan détaillé (liens externes vers Notion)
Bilan détaillé des 35 promesses
Bilan numérique
Bilan jeunesse
Bilan création
Bilan information
Bilan financier

🔎 Une démarche de transparence et d'ouverture du débat public

En tant qu'entreprise publique financée par les citoyens, France Télévisions se doit d'être soumise à un examen rigoureux et transparent de sa gestion et de ses performances. La publication de cette analyse par Arago s'inscrit dans une démarche citoyenne visant à :

  • Rendre accessibles et compréhensibles les données publiques sur la gestion de France Télévisions
  • Permettre aux citoyens de se forger leur propre opinion sur l'utilisation des ressources publiques
  • Contribuer au débat public sur l'avenir de l'audiovisuel public français

France Télévisions : un bilan en demi-teinte pour la période 2020-2025

💡
Note globale: 52% (réalisation partielle et inégale des engagements)

Cette note reflète un bilan contrasté, avec certains succès notables mais aussi des échecs significatifs, notamment dans la transformation numérique et la régionalisation, deux axes stratégiques majeurs.

  • Les principales réussites concernent les engagements sociétaux (parité, diversité), la gestion financière et certains événements d'envergure comme les JO.
  • Cependant, plusieurs enjeux stratégiques majeurs, la transformation numérique, la conquête des jeunes publics, la régionalisation, la chaîne FranceInfo et la diversité créative - sont considérés comme des échecs.
  • L'IGF souligne un décalage important entre le discours et la réalité, notamment concernant la transformation numérique. Le groupe reste "trop centré sur le linéaire" et n'a pas réussi à opérer la "révolution copernicienne" nécessaire pour s'adapter aux nouveaux usages.
  • La capacité de France Télévisions à remplir sa mission de service public universel est mise en question par son incapacité à reconquérir les jeunes publics, dont la présence sur ses plateformes numériques diminue.
💡
Malgré des efforts réels et certaines réussites indéniables, France Télévisions n'a pas réussi à se transformer suffisamment pour relever les défis majeurs du secteur audiovisuel contemporain.

Promesses les mieux tenues

  1. Atteindre durablement 50% de femmes expertes à l'antenne
  • Objectif pleinement atteint avec "entre 47 et 52% de femmes expertes entre 2020 et 2023"
  • Progression significative de la part des réalisatrices "de moins de 20% en 2019 à 36% en 2023, atteignant même 40% en 2022"
  • L'ARCOM souligne que "le service public est désormais plus proche de la parité et accorde une place plus importante aux femmes dans les divers domaines de la programmation que les télévisions et radios concurrentes"
  1. Faire de France 4 la chaîne de l'éducation et de la jeunesse
  • Repositionnement réussi de France 4 qui "propose désormais une offre jeunesse en journée avec Okoo et une offre culturelle en soirée avec Culturebox"
  • Réponse efficace pendant la crise sanitaire avec "des programmes éducatifs sur Lumni, l'Ecole à la maison sur France 4"
  1. Retransmission des Jeux Olympiques et Paralympiques et visibilité de la diversité sportive
  • Succès majeur de la couverture des JO de Paris 2024, démontrant "l'efficacité du groupe public"
  • Maintien des droits sur des événements sportifs majeurs (Tour de France, Coupe de France)
  1. Renforcement de l'exposition du cinéma français et européen
  • Partenariat avec le Festival de Cannes
  • Création "en septembre 2021 d'une offre cinéma éditorialisée sous forme de collections"
  • Investissements dépassant les obligations réglementaires

Promesses les moins tenues

1. Une transformation numérique inaboutie

  • Le rapport IGF est sans appel: "le groupe reste encore trop centré sur le linéaire et doit désormais afficher une priorité au développement sur le numérique"
  • Les audiences numériques sont "plus âgées que celles des autres plateformes et le temps passé sur les plateformes par usager ainsi que la fréquence des visites par usager sont relativement faibles"
  • Organisation inadaptée : "D'un point de vue organisationnel, le numérique est une direction séparée, y compris géographiquement, des directions métier (information, sports, programmes)"
  • Culture d'entreprise ancrée dans le linéaire : "Tout au long de ses travaux, il est ainsi apparu à la mission que les enjeux numériques restaient secondaires par rapport aux diffusions linéaires"
  • Investissements insuffisants : Malgré 292 M€ investis entre 2019 et 2022, les moyens dédiés aux technologies numériques restent "limités, à 80 M€ en 2023, soit 3,1% des charges d'exploitation"
  • Retard par rapport aux concurrents : "France Télévisions est en retard par rapport à la BBC et surtout à YLE", le média public finlandais, beaucoup plus avancé dans sa transformation numérique
  • Absence de "révolution copernicienne" : L'IGF estime qu'il faudrait "une véritable révolution copernicienne, en mettant le non-linéaire au cœur de l'activité", ce qui n'a pas été réalisé

2. Échec de la conquête des jeunes publics
Le vieillissement des audiences s'est accentué, et la promesse de "doubler les investissements de programmes dédiés aux moins de 35 ans" n'a pas produit les résultats escomptés :

  • L'IGF constate que France Télévisions est "à la peine sur les jeunes"
  • Perte d'audience chez les enfants : Baisse constante de la couverture hebdomadaire du public 4-14 ans, passant de 61% en 2019 à 45% en 2023
  • Formats inadaptés : Les initiatives comme "C quoi l'info" ont un "format [qui] ne trouve pas vraiment sa place dans les usages du public cible" avec des "codes et modes de traitement [qui] restent encore classiques"
  • Absence de stratégie cohérente pour les 12-18 ans : Une tranche d'âge largement délaissée entre l'offre enfants (Okoo) et l'offre jeunes adultes (Slash)
  • Notoriété insuffisante de Lumni : La plateforme éducative reste "trop confidentielle" et son image "semble encore liée et trop attachée à la crise sanitaire"

3. Retards dans le projet de régionalisation (France 3/ICI)
La transformation de France 3 en "réseau de 13 offres 100% régionales, en partenariat avec France Bleu" s'est heurtée à de nombreux obstacles :

  • Résistance interne : "Présentée en juillet 2022 sous le nom de Tempo, cette réforme n'a pas emporté une pleine adhésion des représentants du personnel en raison d'un calendrier jugé trop rapide, un développement éditorial à moyens constants ainsi que des disparités régionales"
  • Désaccords avec Radio France : "France Télévisions et Radio France sont entrées en désaccord concernant l'ampleur du déploiement de la marque ICI et son absorption de la marque France 3"
  • Offre numérique défaillante : "Le site actuel ne comporte ainsi que très peu de contenus numériques rédigés par France 3, la plupart émanant des rédactions de France Bleu"
  • Moratoire imposé : Les difficultés ont "entraîné un moratoire d'un an pour la mise en place de ce nouveau dispositif"
  • Mouvement social : "20% des équipes régionales de France 3 se sont mises en grève pour protester contre le déploiement de la marque commune Ici"

4. Échec de la chaîne d'information franceinfo
Malgré la promesse de "devenir la référence de l'information continue" et de "conquérir aussi la première place en linéaire", franceinfo est restée marginale :

  • Audiences faibles : Avec seulement 0,8% de part d'audience en 2023, franceinfo reste "loin derrière BFMTV, Cnews et LCI"
  • Absence de gouvernance unifiée : "L'obstacle principal au rapprochement des structures est l'absence de gouvernance claire et unifiée"
  • Rapprochement radio-TV embryonnaire : "Les coopérations se limitent aujourd'hui à quelques émissions communes" et "les rédactions radio, TV, et web sont séparées"
  • Perte d'ambition : "Les propositions faites par les sociétés dans le cadre du programme de transformation illustrent ces pertes d'ambition"
  • Ligne éditoriale floue : "La grille des programmes souffre de redondances et les carrefours éditoriaux se ressemblant trop les uns les autres"

5. Manque de créativité dans les choix éditoriaux
Malgré des investissements importants dans la création, plusieurs faiblesses éditoriales persistent :

  • Surreprésentation de la fiction policière : "La fiction policière [...] représente au total plus de 80% de l'offre de fictions de France 3 et, quoiqu'en repli ces dernières années, reste un genre encore important sur France 2"
  • Promesses non tenues : La promesse de "faire de France 2 la chaîne de l'événement, en programmant notamment chaque année quatre grandes séries à fort impact en première partie de soirée" n'a pas été systématiquement respectée
  • Échec du réseau social européen : L'engagement de "lancer un réseau social européen dédié au débat citoyen" n'a jamais été concrétisé
  • Manque d'innovation dans les formats : L'ambition de "renouer avec les grands divertissements en direct et en public et favoriser l'éclosion de nouveaux formats originaux français de flux" n'a pas abouti à des créations marquantes
  • Échec de Salto : L'aventure de la plateforme SVOD commune avec TF1 et M6 s'est soldée par un échec coûteux

Bilan financier

La situation financière de France Télévisions présente un équilibre précaire, maintenu artificiellement par des retraitements comptables et des ajustements techniques.
Si l'entreprise a su faire preuve de réactivité face à la baisse de ses ressources publiques entre 2019 et 2022, notamment en développant ses recettes publicitaires et en ajustant ses dépenses, plusieurs indicateurs montrent une fragilité structurelle :

  1. L'équilibre d'exploitation affiché masque une réalité plus complexe, avec des déficits réels sur plusieurs années qui ont été neutralisés dans les calculs officiels.
  2. La trésorerie se dégrade progressivement, ce qui pourrait limiter à terme la capacité de financement de l'entreprise.
  3. Les économies réalisées atteignent leurs limites, comme le montre la relative stabilité du coût de grille depuis 2021, après une baisse initiale.
  4. Les perspectives de croissance des recettes sont incertaines, tant pour les recettes publiques (soumises aux arbitrages budgétaires) que pour les recettes publicitaires (prévues en légère baisse).
💡
Le modèle économique de France Télévisions semble donc à un tournant, nécessitant soit une consolidation durable de son financement public, soit une diversification plus ambitieuse de ses ressources commerciales, soit une transformation plus profonde de sa structure de coûts.

GenAI

Article rédigé sous supervision éditoriale avec des outils d'Intelligence Artificielle Générative.

Accès backstage

Génial ! Vous vous êtes inscrit avec succès.

Bienvenue de retour ! Vous vous êtes connecté avec succès.

Vous êtes abonné avec succès à Arago.

Succès ! Vérifiez votre e-mail pour obtenir le lien magique de connexion.

Succès ! Vos informations de facturation ont été mises à jour.

Votre facturation n'a pas été mise à jour.