Elections européennes, notre bilan hebdo : Marion Maréchal et François-Xavier Bellamy en hausse, Valérie Hayer décroche.

Voici la troisième édition de notre classement exclusif des 8 candidats pour cette semaine du 8 au 13 avril, toujours selon trois critères clés, retenus par Kira, notre bot de décryptage :

1. Leur capacité à peser sur l'agenda de la campagne
2. Leur capacité à convaincre dans les échanges
3. Leur capacité à mener une campagne active

#1 Jordan Bardella (RN) - 8/10

Malgré une présence médiatique plus faible, Jordan Bardella continue de mener la course en tête. Le RN réussit encore cette semaine à imposer ses thématiques de prédilection, notamment la souveraineté, l'énergie et l'immigration, dans le débat public. Sa capacité à articuler clairement ses positions, tout en critiquant les politiques européennes actuelles, continue de propulser sa campagne vers le haut.

#2 Marion Maréchal (Reconquête) - 7,5/10

Après des débuts atones, on peut parler de remontada pour Marion Maréchal qui a été très active dans les médias cette semaine. Sa participation à trois débats lui a donné une grande visibilité pour exposer ses idées sur l'agriculture, la souveraineté et l'immigration. Sa maîtrise rhétorique lui a permis de recentrer les débats autour de ses thématiques de prédilection et de défendre la vision de son parti pour une Europe des nations.

#3 François-Xavier Bellamy (LR) - 7/10

C'est une surprise cette semaine, la campagne de François-Xavier Bellamy reprend des couleurs. Le candidat LR réussit à imposer ses thèmes, tels que la réforme du marché européen de l'électricité et l'importance de la souveraineté européenne. Sa stratégie visant à positionner la droite comme une force de proposition réaliste et pragmatique en Europe, notamment sur les questions économiques et environnementales, pourrait s'avérer payante. Il met en avant la constance et la clarté des positions de LR, notamment sur des sujets cruciaux tels que le nucléaire, la défense des frontières et la coopération européenne sur l'immigration illégale.

#4 Raphaël Glucksmann (PS/Place Publique) - 6,5/10

Raphaël Glucksmann continue de chercher à rassembler les électeurs autour d'une vision sociale-démocrate de l'Europe. Il fait face à des critiques sur sa crédibilité et la cohérence de ses propositions, notamment concernant la question agricole et la transition écologique. Il a lui-même identifié le problème profond auquel il doit répondre : lutter contre la perception de la gauche par une partie de la population, qui la voit comme "le camp de la condescendance" et du "mépris social”. Lors de son débat contre Jordan Bardella sur France Inter, il a nié que la France souffrait d'une submersion migratoire. Cette position, bien que cohérente avec son approche humaniste et pragmatique, a pu être perçue comme déconnectée des préoccupations d'une partie de l'électorat préoccupée par les questions d'immigration.

#5 Léon Deffontaines (PCF) - 6/10

Léon Deffontaines continue d'essayer de centrer le débat sur les questions sociales et économiques, en mettant l'accent sur la production et les services publics. Sa performance lors du débat sur France 24 fait la différence, mais il a du mal à se démarquer dans un domaine très concurrentiel. Sa critique du RN comme "faussaire de la question sociale" est l'un des points marquants de sa campagne cette semaine.

#6 Manon Aubry (LFI) - 5,5/10

Manon Aubry continue de mettre en avant son bilan au Parlement européen et ses combats pour les travailleurs ubérisés ou contre l'évasion fiscale. Mais sa campagne doit également naviguer dans un contexte national complexe, marqué par des débats sur des thèmes comme la laïcité, l'éducation, et la sécurité. La nécessité de répondre à ces préoccupations tout en articulant une vision européenne cohérente représente un défi pour la candidate de LFI dont les électeurs sont par ailleurs peu mobilisés.

#7 Marie Toussaint (Les Ecologistes) - 5/10

Marie Toussaint exprime des positions claires sur l'écologie et la crise agricole, mais elle a rencontré des difficultés à se distinguer dans un domaine très concurrentiel. Son analyse sur les raisons pour lesquelles sa campagne peine à décoller a été honnête, mais cela révèle aussi les défis auxquels elle fait face.

#8 Valérie Hayer (Renaissance/majorité présidentielle) - 4,5/10

Valérie Hayer et ses soutiens n'ont pas vraiment réussi à imposer leurs thèmes dans le débat public cette semaine. La candidate rencontre des difficultés à faire valoir pleinement ses idées face à des adversaires plus affirmés, notamment Marion Maréchal lors du débat sur Cnews et lors du débat sur France 24. La campagne de Valérie Hayer est en danger en raison de la montée de l'extrême droite, de l'érosion de l'électorat vers la gauche, des difficultés à mobiliser et à convaincre la jeunesse, des critiques sur la stratégie de campagne. Il devient vital de rendre le projet européen de la majorité présidentielle plus clair et convaincant.