Qui est patriote ?

L'urgence d'un sentiment longtemps délaissé.

Qui est patriote ?

😀 Les invités ce matin

🟡 François Bayrou, Premier ministre
🟡 Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur
🟡 Philippe Tabarot, ministre des Transports
🔴 Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place publique
🔵 François-Xavier Bellamy, eurodéputé LR
Sébastien Chenu, député RN
François Villeroy de Galhau, gouverneur Banque de France
Nicolas Bessone, procureur de Marseille
Wilfried Fonck, secrétaire Ufap-Unsa justice

😰 L’écrivain Boualem Sansal est emprisonné en Algérie depuis 111 jours.

🌈 Ambiance du jour

🇫🇷 Qui est patriote ?

Contrairement aux apparences, le patriotisme n'est pas l'apanage de ceux qui crient le plus fort. Dans un monde où la menace russe se précise et où l'Amérique se replie, la France redécouvre l'urgence d'un sentiment longtemps délaissé.

  • Le patriotisme des actes, pas des mots. Qui est patriote aujourd'hui ? Celui qui défend notre souveraineté militaire ou celui qui refuse tout effort budgétaire pour y parvenir ? Patrick Cohen soulève ce paradoxe : "Les plus brillants des patriotes sont souvent les premiers propagandistes des malheurs de leur pays". Un étrange patriotisme qui trouve toutes les excuses à Poutine mais aucune à nos institutions. Le vrai patriotisme exige cohérence et responsabilité.
  • L'épreuve du portefeuille. Le patriotisme se mesure désormais à l'aune des sacrifices consentis. François Villeroy de Galhau rappelle qu'il faut "retrouver la maîtrise de notre dette, comme la maîtrise de notre économie et de notre défense". François-Xavier Bellamy pointe notre vulnérabilité : "La France, c'est 2% de dépense en matière de défense par rapport à son PIB et 32% de dépense sociale". L'équation est implacable : peut-on être patriote sans accepter de réorienter nos priorités budgétaires ?
  • Le patriotisme européen, nouvelle frontière. "L'Europe prise ensemble pèse autant que l'économie américaine", nous dit le gouverneur de la Banque de France. Mais notre patriotisme s'arrête souvent aux frontières nationales. Pourtant, comme le souligne Raphaël Glucksmann, "pour la France qui a été déclassée en Europe, c'est à la fois un moment de grand danger, mais aussi une immense opportunité". Le vrai patriote est peut-être celui qui comprend que notre souveraineté passe désormais par une Europe forte.
  • Au-delà des querelles politiques. Pendant que le monde bascule, nos partis s'écharpent sur des querelles internes. Renaud Dely le déplore : "Au moment où Trump feraille avec Zelensky et Macron avec Poutine, Laurent Wauquiez cible Bruno Retailleau". Le patriotisme exige de dépasser ces rivalités pour affronter ensemble les défis historiques qui se présentent. Pour le Premier Ministre “La situation exige que tous les responsables soient profondément solidaires entre eux."
  • "Ce qui se joue en Ukraine, ce n'est pas seulement le territoire malheureux de l'Ukraine. Ce qui se joue en Ukraine, c'est la loi qui fait que les nations peuvent vivre libres en Europe."- François Bayrou

Le patriotisme n'est ni un slogan ni un drapeau qu'on agite. C'est un engagement concret, parfois coûteux, toujours exigeant.

📣 PM

📣 François Bayrou : "Nous ne sommes ni en dépendance ni en cohabitation avec le président, nous sommes en co-responsabilité" - sur Europe 1/CNEWS

  • "La situation exige que tous les responsables soient profondément solidaires entre eux. Il y a eu des temps de dépendance du gouvernement à l'égard du président de la République, souvent. Il y a eu des temps d'affrontement, de cohabitation. Nous ne sommes ni en dépendance ni en cohabitation, nous sommes en co-responsabilité."

Une réforme profonde de l'État et de l'action publique annoncée

  • François Bayrou lance un grand chantier de simplification administrative et de réorganisation de l'action publique
  • "Cette très grande organisation internationale a calculé que la bureaucratie fait perdre 4% de capacité de production en France, contre 0,5% en Allemagne"
  • Il annonce que toutes les administrations centrales doivent lui remettre ce vendredi un rapport détaillant leur utilité et leur production

Position ferme sur les relations avec l'Algérie

  • Le Premier ministre défend une position de "respect mutuel" concernant les accords privilégiés avec l'Algérie
  • "Il n'y a pas d'autres pays dans le monde qui ont avec la France des accords aussi privilégiés que ceux que nous avons avec l'Algérie. L'histoire l'explique."
  • Il appelle à une révision des accords dans un esprit de "respect réciproque"

Refus d'augmenter les impôts pour financer le réarmement

  • "Je pense que le recours à l'impôt, on peut trouver des adaptations, mais le recours à l'impôt, il est au bout de sa logique"
  • Évoque la possibilité d'un emprunt national, mais précise que "la décision n'est pas du tout prise"
  • Annonce un plan de travail de "deux mois" pour redessiner la mobilisation des moyens

La situation économique et les finances publiques

  • Reconnaît "l'état de délabrement" et de "déséquilibre" des finances publiques
  • Propose des solutions "originales et avisées" plutôt que le recours à l'impôt
  • "Si vraiment, c'était l'impôt qui faisait la prospérité des nations et le bonheur des peuples, alors la France serait de très loin le pays le plus heureux du monde"

La menace russe et la position européenne

  • Dénonce un changement fondamental de l'ordre international avec l'invasion de l'Ukraine
  • "Ce qui se joue en Ukraine, ce n'est pas seulement le territoire malheureux de l'Ukraine. Ce qui se joue en Ukraine, c'est la loi qui fait que les nations peuvent vivre libres en Europe"
  • Rappelle que l'UE a une capacité économique "dix fois supérieure à celle de la Russie"

Critique fortement le "renversement des alliances" opéré par Trump

  • "Il déclare la guerre commerciale qui va avoir, en termes de crise économique, des conséquences impressionnantes et très dangereuses pour nous"
  • Défend l'autonomie stratégique européenne tout en rappelant l'héritage gaulliste

📺 Media training

👉 Les questions auxquelles le Premier Ministre devait se préparer à répondre ce matin sur Europe 1 / Cnews

💡 Caractéristiques communes du style des deux journalistes :

  • Elles cherchent systématiquement à mettre en contradiction les positions du gouvernement avec une supposée "réalité du terrain" ou le "bon sens populaire".
  • Usage fréquent de formules comme "Pardonnez-moi..." ou "N'est-il pas temps..."
  • Questions qui contiennent déjà une affirmation orientée
  • Interruptions fréquentes pour pousser l'invité dans ses retranchements
  • Utilisation des inquiétudes des Français comme argument
  • Opposition systématique entre position française et position américaine/russe
  • Insistance sur les aspects économiques et le "prix à payer"

🎙️ Style Sonia Mabrouk (questions directes, provocatrices, parfois orientées) :

  • "Monsieur le Premier ministre, ne faut-il pas mieux une paix imparfaite qu'une guerre interminable ? Les Français ne comprennent pas cette obstination à poursuivre un conflit qui nous ruine."
  • "Comment expliquez-vous ce paradoxe : Donald Trump et Zelensky parlent de paix, tandis que la France et l'Europe semblent vouloir la guerre à tout prix ?"
  • "Pardonnez-moi, mais Trump n'a cessé de prévenir les Européens. Pourquoi cette sidération feinte de nos dirigeants face à ses positions ?"
  • "N'est-il pas temps d'admettre que la Russie a gagné cette guerre et que l'Europe doit composer avec cette nouvelle réalité géopolitique ?"

🎙️ Style Laurence Ferrari (plus posée mais insistante sur les aspects économiques et pragmatiques) :

  • "François Bayrou, les Français sont inquiets. Les mots 'menaces' et 'guerre' ont été employés par le Président de la République. Qui va payer la note de ce réarmement ?"
  • "N'avons-nous pas trop longtemps dormi sur nos lauriers ? Les États-Unis paient 70% du budget de l'OTAN. Trump n'a-t-il pas raison de nous demander des comptes ?"
  • "Vous parlez de co-responsabilité avec le Président, mais sur l'Ukraine, n'y a-t-il pas une forme de surenchère guerrière de la France qui nous isole en Europe ?"
  • "Les Américains nous lâchent, la Russie est plus forte que jamais, l'inflation galope... À quel moment reconnaissez-vous que notre stratégie a échoué ?"

📣 Gouvernement

📣 Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur, met en garde contre une guerre commerciale avec les États-Unis - sur TF1

  • "Une guerre commerciale n'est bonne pour personne. Et vous l'avez vu, les enjeux de sécurité en Europe sont des enjeux suffisamment graves pour pas qu'entre alliés et entre amis historiques, entre l'Europe, la France, les États-Unis, nous ayons en plus des agressions commerciales par des droits de douane qui sont inutiles pour tous"

Des discussions en cours avec l'administration américaine

  • "J'ai eu un échange en compagnie d'Éric Lombard hier avec le secrétaire au commerce américain, monsieur Lutnik, et nous lui avons dit clairement mais fermement nos désaccords les plus clairs sur les impacts que créeraient justement des augmentations de droits de douane pour l'Europe mais aussi et surtout pour les États-Unis"

La menace de droits de douane américains

  • Le ministre note la volatilité des positions de Trump : "Vous voyez que souvent, Donald Trump varie sur les questions commerciales, donc il est quand même difficile d'avoir une position ferme et définitive"
  • Il souligne que ces mesures créeraient de l'inflation aux États-Unis même : "Ça crée de l'inflation. Vous voyez bien que les cours de bourse des entreprises américaines fluctuent énormément depuis ces annonces tarifaires"

Position sur la riposte européenne

  • "L'Europe protègera ses industries et mettra en face aussi des droits de douane. Attention, nous ne le souhaitons pas"
  • Le ministre évoque des impacts potentiels pour plusieurs secteurs économiques français

Sur l'effort budgétaire et la défense

  • Évoque la nécessité de rendre "plus efficiente la dépense publique"
  • Souligne l'importance de transformer l'action publique pour qu'elle "coûte moins cher aux contribuables" tout en consacrant des priorités budgétaires à la défense

📣 Philippe Tabarot, ministre des Transports, défend une "complémentarité des modes de transport" face aux polémiques sur les nouvelles liaisons aériennes - sur Sud Radio

  • "Je pense qu'il faut arrêter de monter les modes de transport les uns contre les autres. Je pense qu'il doit y avoir une complémentarité des modes de transport, que les modes de transport doivent se décarboner, que l'aérien doit prendre sa part également dans cette décarbonation"

Nouvelles liaisons aériennes controversées

  • Interrogé sur la liaison Nîmes-Nice (moins de 300km), le ministre défend le secteur aérien
  • "L'aérien est un secteur qui souffre beaucoup aujourd'hui. Il y a eu différentes taxes, notamment gouvernementales. Il y a des compagnies qui sont en grande difficulté"

Désenclavement des territoires

  • "Je sais peut-être plus que quiconque le besoin de désenclaver ce territoire, et le besoin également économiquement de relancer le Tarn qui souffre depuis un certain nombre d'années"

Voies de covoiturage

  • Concernant l'expérimentation sur le périphérique parisien : "Il faut en tout cas les tester [...] je rappelle qu'elle [Anne Hidalgo] est compétente sur le périphérique"

Les Zones à Faibles Émissions (ZFE)

  • Il salue les collectivités qui n'ont pas appliqué l'interdiction des vignettes Critère 3
  • "C'est du bon sens. Et ce bon sens, je le pense plus près des territoires quelquefois de certaines décisions un peu déconnectées"

🎙️ Politiques

🟣 À gauche

🎙️ Raphaël Glucksmann alerte sur la menace russe et appelle à une "révolution mentale" en Europe - sur France Inter

  • "Ce moment-là sera soit le berceau, soit le cercueil de l'Europe démocratique et puissante"

L'Europe face à sa "solitude" historique après le désengagement américain

  • "Ça fait 80 longues années que les Européens vivent à l'abri du parapluie américain. Un parapluie qui nous protège et nous vassalisait dans le même mouvement. Et là, tout d'un coup, ce parapluie se referme sous nos yeux de manière brutale"
  • Il souligne que l'Europe doit désormais se poser des questions "qui étaient évacuées du débat européen. La paix, la guerre, la vie, la mort"

Une opportunité historique pour la France de reprendre le leadership européen

  • "Pour la France qui a été déclassée en Europe, c'est à la fois un moment de grand danger, mais aussi une immense opportunité. Nous pouvons redevenir le leader de l'Europe"
  • Il évoque le rôle de la dissuasion nucléaire française comme atout majeur : "Nous pouvons bénéficier de ce qu'a fait le général de Gaulle, de ce qu'ont permis les prédécesseurs d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire le fait d'avoir une dissuasion et une industrie de défense autonome vis-à-vis des États-Unis"

Proposition d'un "Buy European Act" dans le domaine militaire

  • "Ce que je veux, c'est qu'on fasse un Buy European Act dans le domaine militaire et que tout ce qu'on peut acheter en Europe, on doive l'acheter en Europe. Les fonds européens pour les productions européennes"
  • Il met en garde contre l'achat d'équipements américains "désactivables à distance" qui ne renforceraient pas l'indépendance européenne

La menace russe en Europe

  • Il cite le chef des services de renseignement allemand qui affirme que "le régime russe prépare l'invasion d'un pays Membre de l'Union Européenne et de l'OTAN avant 2029"
  • "Quand les Russes attaquent les hôpitaux en France et empêchent les docteurs français d'accéder aux dossiers médicaux des patients français, comme à Corbeil-Essonne, [...] ce n'est pas en Ukraine que ça se passe, c'est en France"

Nécessité de dépasser les blocages institutionnels européens

  • "Si on veut construire cette puissance européenne, [...] il faudra passer sans la Hongrie et changer ces traités qui obligent à l'unanimité. Il faut qu'on assume de décider à la majorité qualifiée. Sinon, on ne sera jamais cette puissance"

🔵 À droite

🎙️ François-Xavier Bellamy : "Si l'Europe ne se préoccupe pas d'elle-même, personne ne le fera pour elle" - sur Franceinfo

  • "Ce qui est en train de se jouer, c'est que, et cela c'est un revirement historique dans l'histoire d'une alliance avec les États-Unis, le président des États-Unis aujourd'hui indique que si jamais nos pays étaient attaqués alors que nous sommes liés par une alliance militaire, l'OTAN... Les Etats-Unis ne viendraient pas nécessairement les défendre"

Une indignation face aux propos de Trump sur l'OTAN

  • L'eurodéputé rappelle l'engagement français en Afghanistan : "La seule fois que l'article 5 a été activé, la seule fois que l'OTAN a vécu l'activation de cette alliance militaire, c'était pour aider les Américains après le 11 septembre et la France a été en Afghanistan"
  • "Des soldats français ont donné leur vie pour ce combat en Afghanistan aux côtés des Américains. Je crois qu'aujourd'hui ce serait monstrueux d'oublier ces soldats français"

Un appel à l'autonomie stratégique européenne

  • "Je me battais depuis des mois [...] parce que je disais aux Européens, maintenant, il faut arrêter de mettre tout l'argent que nous mettons dans la défense, il faut arrêter de le mettre dans des entreprises américaines"
  • Il dénonce le "triple pari de la dépendance" de l'Europe : "Dépendance en matière de sécurité vis-à-vis des Américains, dépendance en matière énergétique vis-à-vis de la Russie [...] Et puis, la dépendance à l'égard de la Chine sur le plan commercial"

Les tensions commerciales avec les États-Unis

  • Il espère éviter une guerre commerciale : "Les droits de douane promis par le président Trump ne sont pas encore effectifs. [...] On a déjà mis sur la table les mesures de rétorsion qu'on mettrait en œuvre, mais je crois que personne n'a intérêt à cette guerre commerciale"
  • "Je pense à nos agriculteurs, je pense à nos viticulteurs, je pense à nos industriels qui seraient directement victimes de cette confrontation commerciale"

Le financement du réarmement européen

  • Il souligne la vulnérabilité française : "Pour l'Allemagne ça va être plus facile de se réarmer parce que l'Allemagne elle est à 64% de dette sur son PIB. Nous, nous sommes au-delà de 100%"
  • "La France, c'est 2% de dépense en matière de défense par rapport à son PIB et 32% de dépense sociale par rapport à son PIB. Donc le vrai sujet, c'est comment est-ce qu'on trouve un équilibre"
  • Il s'oppose à toute hausse d'impôts : "On n'a pas le choix, il ne faut pas toucher aux impôts"

Une critique du débat politique français

  • "On est dans un contexte où jamais les tensions géopolitiques n'ont été aussi fortes [...] Et nous, ce dont on discute, c'est de savoir si on va pouvoir baisser l'âge de départ à la retraite"
  • "Il faut arrêter de faire croire aux Français qu'on va sortir ce pays du déclin économique, de l'appauvrissement général, de l'impuissance qui le caractérise en travaillant moins et en baissant l'âge de départ à la retraite"

⚫ À droite droite

🎙️ Sébastien Chenu salue les prisons de haute sécurité pour narcotrafiquants mais dénonce "un petit pas dans un océan de difficultés" - sur BFMTV/RMC

  • "C'est une demande que nous on avait depuis longtemps, de faire en sorte que les narcotrafiquants soient isolés"

Critique d'une "politique de gribouille" sur la défense nationale

  • "Notre armée a été affaiblie par les décisions politiques d'Emmanuel Macron. Je vous rappelle, 800 millions quand il est arrivé en 2017, 800 millions de coupes budgétaires pour l'armée française, la révocation d'ailleurs du général de Villiers"
  • "Ça veut dire qu'en 2017, on baisse le budget puis on le réaugmente. Ça veut dire qu'il n'y a pas de division à long terme"

Opposition à la vision macroniste de l'Europe de la défense

  • "Emmanuel Macron se sert du drame ukrainien à des fins de politique"
  • "Pour qu'il y ait des armées qui coopèrent, il faut qu'elles soient structurées. Aujourd'hui, c'est la France qui a le plus bel outil de défense en Europe"
  • Il dénonce l'idée fédéraliste qu'il attribue à Macron : "Il faut faire en sorte de dépecer les États pour tout mettre dans le pot commun européen"

Des solutions RN pour lutter contre le narcotrafic

  • Il défend le concept de "double frontière" proposé par Jordan Bardella : "Les frontières extérieures de l'Europe, mais aussi la gestion nationale de nos frontières"
  • Dénonce l'écart entre les peines prononcées et réellement effectuées : "C'est 19% de la peine prononcée qui est effectivement effectuée"
  • Plaide pour des établissements spécifiques pour les mineurs délinquants : "On doit pouvoir enfermer plus tôt, plus rapidement pour des courtes peines plus efficaces effectivement des mineurs délinquants dans des établissements qui leur sont dédiées"

Accusation d'obstruction parlementaire sur la loi contre le narcotrafic

  • Interrogé sur l'obstruction lors de l'examen de la loi en commission, il se défend : "On fait notre boulot de législateur"
  • Il dénonce une "hypocrisie" au sein de la majorité : "Vous avez le garde des Sceaux qui nous dit je lutte contre le narcotrafic et que dans la même journée, vous avez des gens de sa majorité [...] qui s'associe à un député LFI [...] pour demander la dépénalisation de l'utilisation de la drogue"

Sur la menace russe

  • Il reconnaît que "la Russie est une menace" mais nuance : "Est-elle une menace imminente ? Est-ce que Vladimir Poutine lundi matin sera sur les Champs-Elysées ? Probablement pas"
  • Critique les échanges entre Macron et Poutine : "Je pense que ça ne sert à rien de s'insulter entre des dirigeants politiques de grands pays. Parce qu'à un moment, on est obligé de se retrouver autour d'une table pour trouver des solutions de paix au bénéfice de l'Ukraine"

👮 Prisons

🎙️ Nicolas Bessone, procureur de Marseille : "Il y avait un réel besoin d'isoler les personnes du haut du spectre de la criminalité organisée" - sur RTL

  • "On avait constaté ces derniers mois qu'ils continuaient à gérer leur trafic, voire à commanditer des assassinats depuis leur lieu de détention. Et donc, la création de ces établissements très fermés et très sécurisés va dans le bon sens"

L'ampleur du problème à Marseille

  • "Actuellement, 2000 personnes sont mises en examen pour des faits relatifs au narcotrafic, que ce soit des narcomicides ou des trafics ou des extorsions et d'autres types d'infractions"
  • Précise que sur ces 2000 personnes, "plusieurs dizaines" relèvent du "haut du spectre"

La corruption dans le milieu pénitentiaire

  • Reconnaît ouvertement le problème : "La problématique de la corruption... Par les narcotrafiquants, oui. [...] Ils ont des moyens financiers illimités"
  • Souligne que ce problème "ne touche pas d'ailleurs que l'administration pénitentiaire" mais aussi "les forces de sécurité intérieure, les services judiciaires, [...] les auxiliaires de justice, et puis les opérateurs privés tels que les personnes qui peuvent travailler sur les ports"

Sur le Parquet National contre la Criminalité Organisée (PNACO)

  • "Peu importe la localisation, l'importance de ce PNACO, c'est qu'il coordonne, qu'il représente, et que nous ayons une sorte de navire amiral qui gère pour l'ensemble du territoire les aspects stratégiques de la lutte contre le narcotrafic"

Sur l'efficacité globale du dispositif

  • Insiste sur le fait que les prisons de haute sécurité ne sont "qu'un des outils, un des instruments"
  • Évoque d'autres mesures nécessaires comme "l'évolution du statut des collaborateurs de justice, des cours d'assises spéciales et d'autres mesures, qui ont pour objet de donner aux magistrats et aux services enquêteurs la capacité de juguler ce phénomène"

🎙️ Wilfried Fonck salue la création de deux prisons de haute sécurité pour narcotrafiquants : "Ça confirme ce que nous revendiquons depuis 1992" - sur RMC

  • "Aujourd'hui, effectivement, on attendait un établissement. Donc, ça a été, entre guillemets, un peu une surprise d'en avoir deux. Au final, on se dit que deux établissements spécialisés pour accueillir les détenus les plus dangereux, ce n'est peut-être pas plus mal"

Une revendication syndicale de longue date

  • Le secrétaire national de l'UFAP-UNSA Justice souligne que cette décision va dans le sens de ce que son syndicat demande depuis plus de 30 ans
  • "Ça confirme ce que nous revendiquons depuis 1992, la nécessité de profiler les détenus et des incarcérés dans des établissements adaptés, en termes de sécurité, en fonction justement de la dangerosité, de la menace et des risques qu'ils peuvent représenter"

Des adaptations architecturales et techniques nécessaires

  • "Ce sont déjà des établissements qui ont une vocation très sécuritaire depuis leur construction. En effet, par rapport à ce que recherche le garde des Sceaux, ça va nécessiter des adaptations en matière architecturale, en matière de matériel, pour justement hausser encore plus ce niveau de sécurité"
  • Il évoque notamment un système de brouillage particulièrement efficace pour empêcher toute communication avec l'extérieur

Un appel aux députés pour soutenir la mesure

  • "Tout ça sera soumis effectivement aussi à un vote à l'Assemblée nationale dans le cadre de la loi sur le narcotrafic. Effectivement, derrière, il va falloir un soutien des députés sur ce qui est engagé"
  • Il insiste sur l'importance de l'anonymisation des personnels : "Il y a l'anonymisation des personnels qui était aussi une de nos demandes et nos exigences. Mais tout ça nécessite que ce soit ancré dans la loi"

Une réforme plus large du système carcéral

  • Wilfried Fonck appelle à aller plus loin : "On est dans cette autre chose qu'il va falloir aussi pousser plus loin en envisageant également des établissements pour les terroristes, pour les cas psychiatriques, les détenus les plus violents"

💡 Éditos

☕ Au menu des éditorialistes ce matin :

💡 Le patriotisme a-t-il encore un sens ? - Patrick Cohen sur France Inter

  • Le patriotisme est souvent revendiqué par ceux qui critiquent le plus vivement leur pays et ses dirigeants.
  • Les prétendus patriotes trouvent toutes les excuses à Poutine mais aucune à leur président.
  • Le débat public est peuplé de "gaullistes" qui conjuguent autodénigrement et allégeance aux dirigeants autoritaires.
  • "Les plus brillants des patriotes sont souvent les premiers propagandistes des malheurs de leur pays, des infortunes de ses gouvernants ou de l'incurie de son administration."

💡 L'illusion du consensus national - Renaud Dely sur France Info

  • Emmanuel Macron espère une unité nationale pour financer le réarmement face à la menace géopolitique.
  • Les oppositions et une partie des soutiens du gouvernement refusent les économies budgétaires nécessaires.
  • La menace n'est pas assez tangible pour créer l'unité, contrairement aux attentats de 2015 ou au Covid.
  • "Pour que l'unité nationale s'impose dans les esprits, il faut que le pays soit frappé directement dans sa chair."

💡 Les choix impossibles du réarmement - Guillaume Tabard sur Radio Classique

  • Un consensus existe sur le principe de l'effort de défense, même à gauche, y compris chez les écologistes.
  • Le financement pose problème avec un déficit déjà à 5,4% et des dépenses sociales intouchables.
  • Sans hausse d'impôts ni réformes structurelles, seul le creusement de la dette semble envisageable.
  • "Macron dit pas d'impôts en plus. Très bien, mais ce n'est pas lui qui prépare le budget, ni lui qui le vote."

💡 Le sursaut militaire face aux réalités budgétaires - Jean Leymarie sur France Culture

  • Le débat militaire est avant tout budgétaire : passer de 50 à 90 milliards par an pour la défense.
  • Les arbitrages opposent missions régaliennes et autres priorités comme la transition écologique.
  • La question de la fiscalité des plus riches ne peut être éludée malgré les réticences du gouvernement.
  • "Des efforts, oui, les Français y sont prêts, je crois, si les efforts sont justes."

💡 Les mots et la réalité de la puissance - Vincent Trémolet de Villers sur Europe 1

  • Le macronisme accumule les annonces de rupture sans réelle concrétisation depuis le "nouveau monde".
  • La puissance nécessite une confiance entre gouvernants et citoyens, aujourd'hui inexistante.
  • Un pays fragilisé de l'intérieur peine à être crédible dans sa posture extérieure.
  • "Il y a un gouffre entre le discours de la puissance et les conditions de la puissance."

💡 La lutte contre la fraude sociale s'intensifie - Etienne Lefebvre sur Radio Classique

  • Les redressements pour travail dissimulé atteignent un record de 1,6 milliard d'euros en 2024.
  • Le BTP concentre la majorité des fraudes avec un milliard d'euros de redressements.
  • La lutte anti-fraude s'améliore mais ne suffira pas à combler le déficit de la sécurité sociale.
  • "La lutte contre la fraude va continuer de monter en puissance. Mais attention, elle ne permettra pas à elle seule de résorber un déficit de la sécurité sociale supérieur à 20 milliards d'euros."

🔎 Focus

🎙️ François Villeroy de Galhau : "Jamais je n'ai senti une telle volonté européenne" - sur Radio Classique

  • "Nous avons les dépenses publiques non seulement les plus élevées d'Europe, mais parmi les plus élevées du monde. Il faut arrêter de les augmenter"
  • Il préconise la "stabilité en volume" des dépenses, en tenant compte de l'inflation

Le financement du réarmement européen

  • Salue la décision allemande de lever son "frein à la dette" pour la défense, mais avertit : "Plus de défense en Europe, ça doit aussi signifier plus d'Europe de la défense"
  • Met en garde : "Si cet argent sert à maintenir notre dépendance par rapport aux fournitures américaines, nous n'avons pas gagné l'autonomie stratégique européenne"

La politique monétaire et l'inflation

  • Annonce une baisse des taux à 2,5% : "C'est beaucoup moins que les États-Unis qui sont à 4,25% ou même que l'Angleterre qui est à 4,5%"
  • "Nous sommes en train de gagner la bataille contre l'inflation", passée de plus de 7% à 2,4% pour l'Europe

Le crédit immobilier

  • Constate une amélioration : "Les taux sont stables autour de 3,3% en moyenne. C'est beaucoup moins qu'il y a un an. Si on regarde en janvier 2024, on était presque à 4,2% en moyenne"
  • La production mensuelle est "presque à 10 milliards"

La pouvoir d'achat

  • "La baisse de l'inflation entraîne une autre conséquence positive. C'est le retour du pouvoir d'achat des salaires. Désormais, en France, les prix progressent moins vite que les salaires"

Les avoirs russes gelés

  • Précise que les avoirs russes gelés représentent environ 200 milliards d'euros
  • "Ce qu'on a fait aujourd'hui, c'est ce qui est compatible avec le droit international. [...] ils sont d'ores et déjà utilisés pour garantir un prêt à l'Ukraine"

La force économique de l'Europe

  • "L'Europe prise ensemble, elle pèse autant que l'économie américaine. Mais quand nous sommes affaiblis par nos divisions, nos séparations, c'est ça qu'il faut surmonter"
  • Cite le succès d'Ariane 6 comme exemple de la capacité européenne quand elle est unie

〽️ Chiffres des invités

  • 2000 personnes sont mises en examen pour des faits relatifs au narcotrafic à Marseille, selon Nicolas Bessone (RTL - 7h40).
  • L'Europe va se doter de 800 milliards d'euros pour un plan de réarmement (François-Xavier Bellamy sur Franceinfo - 8h30).
  • Les taux d'intérêt en France ont été baissés à 2,5%, comparé aux 4,25% des États-Unis (François Villeroy de Galhau sur Radio Classique - 8h15).
  • 200 milliards d'euros d'avoirs russes sont gelés en Europe (François Villeroy de Galhau sur Radio Classique - 8h15).
  • Les dépenses de défense de la France représentent 2% du PIB, contre 32% pour les dépenses sociales (François-Xavier Bellamy sur Franceinfo - 8h30).
  • Le budget de la défense française a été multiplié par deux depuis 2017 (François Bayrou sur Europe 1/CNEWS - 8h10).

💡Ces chiffres sont rapportés par les invités et n'ont pas été vérifiés de manière indépendante.

😻 Bon week-end !

Rendez-vous lundi !

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Lien vers les sources de la Matinale des Matinales
Laurent Saint-Martin
, ministre chargé du Commerce extérieur (TF1 - 7h40)
Nicolas Bessone, procureur de la République de Marseille (RTL - 7h40)
Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap-Unsa justice (RMC - 7h40)
François Bayrou, Premier ministre (Europe 1/CNEWS - 8h10)
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France (Radio Classique - 8h15)
Raphaël Glucksmann, eurodéputé et cofondateur de Place publique (France Inter - 8h20)
François-Xavier Bellamy, eurodéputé LR (Franceinfo - 8h30)
Sébastien Chenu, député RN du Nord (BFMTV/RMC - 8h30)
Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports (Sud Radio - 8h30)

Liens vers les éditos
L’édito politique sur France Inter
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