Le réveil forcé

L'heure de l'autonomie stratégique a sonné

Le réveil forcé

😀 Les invités ce matin

🟡 Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur
🟡 Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères
🔴 Manuel Bompard, coordinateur LFI
🟣 François Hollande, ancien président
🟣 Olivier Faure, premier secrétaire PS
🟠 Naïma Moutchou, députée
🔵 François-Xavier Bellamy, vice-président LR
Jordan Bardella, président RN
Frédéric Encel, géopolitologue
Gérard Araud, ancien ambassadeur

🌈 Ambiance du jour

⏰ Le réveil forcé

Le clash Trump-Zelensky a brutalement révélé une nouvelle réalité géopolitique : l'Europe ne peut plus compter sur les États-Unis, l'heure de l'autonomie stratégique a sonné.

  • L'électrochoc transatlantique. Donald Trump, installé depuis seulement 42 jours, a déjà bouleversé l'ordre mondial. Dominique Seux souligne que "ce qui frappe, c'est la vitesse d'exécution" avec laquelle le président américain remet en cause les alliances traditionnelles. En coulisses, selon le Financial Times, Moscou proposerait même à des investisseurs américains "de financer ensemble le redémarrage de Nord Stream 2" pour rouvrir les livraisons de gaz russe à l'Europe sous contrôle américain.
  • L'éveil stratégique européen. L'Europe sort enfin de sa torpeur. Etienne Gernelle observe qu'"hier à Londres, l'Europe a ouvert un œil" grâce à l'impulsion franco-britannique. Guillaume Tabard précise que "le chef de l'État voit dans le revirement de Washington sur l'Ukraine une occasion à ne pas laisser passer pour promouvoir une véritable défense européenne commune". Ce sursaut se concrétise par un sommet crucial jeudi à Bruxelles, axé sur la défense collective.
  • Le défi économique du réarmement. Olivier Babeau alerte sur l'ampleur du défi financier : "Passer à 3,5% du PIB comme l'a évoqué Emmanuel Macron exigerait un effort supplémentaire d'environ 40 milliards d'euros". Pour y parvenir, il faudra "changer nos règles budgétaires inventées en temps de paix" et potentiellement "créer une dette européenne commune pour la défense, comme nous avons su le faire avec le plan de relance post-Covid".
  • Les nouvelles lignes de fracture politique. Le débat à l'Assemblée nationale sur l'Ukraine révèle des clivages profonds. Renaud Dely observe que "le Rassemblement National d'un côté et puis la France Insoumise de l'autre vont batailler contre toute perspective de constitution d'une vraie défense européenne autonome". Manuel Bompard dénonce l'incohérence des dirigeants européens qui disent "il faut sortir de la dépendance américaine" mais qui affirment dans le même temps "il faut continuer à être à l'intérieur de l'OTAN".
  • L'indépendance stratégique, nouvelle priorité. Ce réveil forcé pourrait transformer durablement la conception européenne de sa propre sécurité. Frédéric Encel rappelle que "l'Union Européenne dispose de moyens absolument phénoménaux pour pouvoir développer une véritable défense commune" si la volonté politique existe. François-Xavier Bellamy avertit cependant que "malgré toutes les bonnes intentions et toutes les belles déclarations, les Européens seraient incapables, par exemple, d'assumer seuls le soutien à l'Ukraine attaquée par la Russie" sans un réarmement massif.

  • Etienne Gernelle - sur RTL : "On voit un début de réaction d'orgueil sur l'impulsion de Keir Starmer et Emmanuel Macron. L'Europe cesse de ramper."
  • François Hollande - sur France Inter : "Les États-Unis de Trump ne sont plus nos alliés. Un allié, c'est celui qui, dans les moments difficiles, est à côté de vous. Un allié, c'est celui qui ne vous lâche jamais. Un allié, c'est celui qui ne parle pas avec un adversaire ou un ennemi, avec les mots de la facilité."
  • Vincent Trémolet de Villers - sur Europe 1 : "Nous sommes frappés par deux chocs. Celui de la surprise de voir nos alliances historiques plus que menacées. Et puis le choc de la vérité qui nous fait prendre la mesure de notre faiblesse diplomatique et de notre faiblesse tout court."
  • Olivier Babeau - sur Europe 1 : "Pendant 80 ans, l'Europe s'est crue à l'abri, protégée par l'OTAN, convaincue que la prospérité suffirait à garantir sa sécurité."
  • Jordan Bardella - sur RTL : "La question que doivent se poser aujourd'hui les États européens est très simple : exister ou disparaître. Si on continue de remettre entre les mains de puissances étrangères notre sécurité, notre souveraineté et l'indépendance de nos nations, alors au XXIème siècle, nous disparaîtrons et nous ne serons plus un pays libre."
  • François-Xavier Bellamy - sur Europe 1 : "Les pays européens sont aujourd'hui en train de toucher du doigt la réalité des conséquences de leur déclin, de leur décrochage. Et c'est à ces conséquences qu'il va falloir maintenant apporter une réponse."
  • Dominique Seux - sur France Inter : "Traduction économique concrète pour nous en Europe et en France, dépenser davantage pour notre défense exigera, c'est inévitable, d'économiser sur les autres dépenses publiques."

📣 Gouvernement

📣 Bruno Retailleau annonce une "riposte graduée" contre l'Algérie malgré les réserves d'Emmanuel Macron - sur BFMTV/RMC

  • "Nous avons adopté une riposte graduée qui pourrait se terminer par la remise en cause des accords de 68."

Le ministre de l'Intérieur maintient sa ligne ferme face à l'Algérie malgré la position plus nuancée du président

  • "Cette ligne de fermeté est désormais partagée par le gouvernement." Bruno Retailleau insiste sur le fait que la position a été "arbitrée en comité interministériel" avec l'information du président de la République.

Une liste de "plusieurs centaines" d'Algériens dangereux à expulser en préparation

  • "Nous établissons une liste de plusieurs centaines de personnes qui ont des profils dangereux." Cette liste concerne des individus "qui ont commis des troubles à l'ordre public ou figurent dans notre fichier de déradicalisés pour terrorisme".

Le ministre invoque le drame de Mulhouse pour justifier sa fermeté

  • "Je ne veux pas que ce qui s'est produit à Mulhouse se reproduise demain." Il fait référence à l'assassinat d'un homme par un Algérien radicalisé que la France avait tenté de renvoyer en Algérie à plusieurs reprises.

Des premières mesures déjà appliquées

  • "Cette riposte a commencé. Nous avons renvoyé la femme de l'ambassadeur algérien au Mali qui ne présentait pas la documentation nécessaire à l'entrée en France."

Bruno Retailleau défend la dignité de la France face à l'Algérie

  • "Aucune douleur de l'histoire, fut-elle aiguë, ne donne un permis d'offenser mon pays." Le ministre accuse l'Algérie de ne pas respecter les accords bilatéraux concernant la réadmission des ressortissants.

📣 Jean-Noël Barrot : l'Europe doit assurer sa propre défense face au désengagement américain - sur France Inter

  • "Nous voulons plus jamais nous retrouver dans la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui. C'est-à-dire qu'il faut que l'Europe puisse assurer sa propre défense et sa propre sécurité."

Le ministre des Affaires étrangères confirme que le risque de guerre en Europe n'a jamais été aussi élevé

  • "Jamais le risque d'une guerre sur le continent européen, dans l'Union européenne, n'a été aussi élevé. La ligne de front ne cesse de se rapprocher de nous." Jean-Noël Barrot souligne que la France alerte depuis sept ans sur la nécessité de renforcer la défense européenne.

Une double stratégie européenne face à l'Ukraine

  • "À court terme, pour mettre fin à la guerre d'agression russe en Ukraine, nous voulons que les États-Unis puissent faire venir Vladimir Poutine à la table des négociations." Le ministre précise qu'un simple cessez-le-feu ne sera pas suffisant, rappelant l'échec des accords de Minsk.

Les Européens s'inquiètent d'un accord bilatéral entre Trump et Poutine

  • "Tous les Européens ont conscience qu'un cessez-le-feu n'est pas suffisant, qu'une paix doit être entourée de toutes les garanties pour que les combats cessent définitivement, et que la souveraineté de l'Ukraine puisse être respectée."

La France poursuit les efforts diplomatiques

  • "J'ai moi-même eu ce week-end mon homologue américain, mon homologue ukrainien, et j'ai pu mesurer à quel point l'intention était bien de réengager le dialogue." Le ministre a annoncé qu'il réunirait ce matin les Européens du flanc nord de l'Europe pour les informer des discussions tenues à Londres.

Incompréhension face à la décision américaine d'arrêter les cyber-offensives contre la Russie

  • "J'ai un peu de mal à comprendre cette décision, puisque s'agissant des attaques cyber, l'Europe et les pays de l'Union Européenne sont constamment attaqués par la Russie sous cette forme-là."

🎙️ Politiques

🔴 À gauche gauche

🎙️ Manuel Bompard dénonce "une certaine forme de bricolage" dans la proposition de trêve limitée en Ukraine - sur TF1

  • "J'ai l'impression d'une certaine forme de bricolage puisqu'on nous parle d'une trêve qui aurait lieu dans les airs, dans les mers et sur les infrastructures énergétiques, mais ça voudrait donc dire que les combats se poursuivraient au sol."

Le coordinateur de LFI appelle à une solution diplomatique complète plutôt qu'une trêve partielle

  • "L'objectif que doit se fixer la France, c'est d'obtenir le plus rapidement possible un accord de paix qui ne peut pas se faire sans les Ukrainiens. On doit créer les conditions d'un cessez-le-feu partout, y compris au sol." Manuel Bompard critique l'approche qu'il considère comme de "l'improvisation" de la part du président de la République.

Critique de l'alignement français sur les positions américaines

  • "Depuis des mois, nous disons qu'il faut une solution diplomatique et que la solution militaire est une impasse. Ça passe par le fait que la France doit sortir de son alignement américain." Le député LFI estime que les dirigeants européens sont "dans un état de sidération" après avoir été confrontés au président américain Donald Trump.

Défense de la position de LFI sur l'Ukraine

  • "À aucun moment, je n'ai refusé d'être dans le soutien. Nous avons dit qu'évidemment, il fallait soutenir l'Ukraine, mais qu'il fallait sortir de l'image de la victoire militaire." Manuel Bompard rejette les accusations selon lesquelles son parti refuserait tout soutien à l'Ukraine.

Opposition à l'intégration de l'Ukraine dans l'OTAN

  • "Cet accord prévoyait l'intégration de l'Ukraine à l'OTAN et à l'Union européenne. Tout le monde a compris que l'Ukraine n'intégrera pas l'OTAN, puisque dans les conditions de sécurité nécessaires pour une paix durable, la Russie ne l'acceptera jamais." Le député justifie ainsi le vote contre l'accord de sécurité avec l'Ukraine il y a un an.

🟣 À gauche

🎙️ François Hollande dénonce les motivations "mercantiles" de Trump dans sa confrontation avec Zelensky - sur France Inter

  • "L'objectif de Donald Trump n'est pas un objectif géostratégique, même s'il a ce lien maintenant avéré avec Vladimir Poutine. Son objectif est d'abord financier, mercantile, commercial, c'est-à-dire prendre ce qu'il est possible de prendre pour un pays assiégé, envahi, c'est-à-dire les terres rares."

L'ancien président affirme que la scène du Bureau Ovale était préméditée pour humilier Zelensky

  • "Cette scène a sûrement été préméditée. Dans la diplomatie, il y a toujours ces deux, trois minutes de civilité où chacun vient dire combien il est heureux de la rencontre. Ce n'est pas du tout ce qui s'est produit." François Hollande décrit des "manœuvres qui consistent à déconsidérer l'invité, à l'intimider".

La France doit soutenir Zelensky face aux tentatives de le délégitimer

  • "Une démocratie, c'est de respecter le président qui a été élu par le peuple. Même si l'élection n'a pas pu avoir lieu pour assurer sa reconduction, Zelensky est la seule personne qui a une légitimité." L'ancien président rappelle que "deux personnes voulaient écarter Zelensky : Vladimir Poutine quand il a envahi l'Ukraine, et maintenant Trump".

Les États-Unis ne sont plus des alliés mais des partenaires ambigus

  • "Trump n'est plus simplement un ami, le peuple américain n'est plus un allié. C'est pire, c'est un partenaire qui négocie avec notre adversaire." François Hollande estime que "nous avons un adversaire, c'est Vladimir Poutine, et nous avons un partenaire dont nous ne savons pas, à la fin, s'il jouera avec l'adversaire ou avec nous".

Soutien à la trêve proposée par la France et la Grande-Bretagne

  • "Proposer une trêve, même si elle est limitée, ça ne peut aller que dans une bonne direction. Si cette trêve était acceptée par la Russie et permettait une discussion pouvant conduire à la paix, avec les États-Unis qui pourraient en être les garants sur le plan de la sécurité."

🎙️ Olivier Faure appelle à "faire bloc avec le peuple ukrainien" face aux pressions américaines sur Zelensky - sur Franceinfo

  • "Ce que le président Trump cherche à faire, c'est délégitimer le président ukrainien. Il a commencé par dire qu'il était un dictateur, inversant complètement la réalité, puisque l'agresseur, c'est la Russie, l'agressé, c'est l'Ukraine."

Le premier secrétaire du PS dénonce l'attitude de Trump envers Zelensky

  • "Ce qu'il a fait, c'est un geste qui avait pour volonté d'humilier Zelensky, de chercher à le faire plier, mais aussi derrière de faire plier l'ensemble des Européens." Olivier Faure critique fermement la scène du Bureau Ovale, qu'il qualifie d'"inédite".

Soutien à l'initiative franco-britannique pour une trêve en Ukraine

  • "C'est une proposition utile. Le Premier ministre britannique et le président français cherchent à reprendre la main, à montrer que les Européens ne sont pas sans solution. Il faut soutenir cette démarche qui est une démarche positive." Le député PS salue cette initiative comme un moyen pour l'Europe d'affirmer son indépendance.

Opposition ferme à l'idée d'un départ de Zelensky

  • "Il n'y a aucune raison d'accéder à cette demande, qui est en réalité un alignement des États-Unis sur les positions du Kremlin." Le leader socialiste estime que les Européens doivent clairement affirmer leur soutien au président ukrainien face aux pressions américaines.

Appel à une défense européenne autonome

  • "Je souhaite que les Européens puissent se réveiller, puissent prendre conscience de leur propre force, ne pas s'abandonner toujours dans les bras des Américains." Olivier Faure se dit favorable à l'ouverture d'une discussion sur le "parapluie nucléaire" français pour la défense européenne.

Critique de l'extrême droite française

  • "L'extrême droite s'est faite extrêmement discrète après cette séance de télé-réalité avec Donald Trump et Volodymyr Zelensky. Il n'y a pas si longtemps encore, Marine Le Pen posait volontiers entre Poutine et Trump. Il y a là une imposture qu'il faut lever."

🟠 Au milieu

🎙️ Naïma Moutchou appelle à une "fermeté" sans "animosité" dans les relations avec l'Algérie - sur Sud Radio

  • "La fermeté avec l'Algérie, oui, mais la fermeté, ce n'est pas la rupture. La clarté aussi, oui, mais la clarté, ça n'est pas l'animosité."

La porte-parole d'Horizon défend une approche diplomatique ferme mais respectueuse envers l'Algérie

  • "Il faut qu'on sorte de cette rente mémorielle, de cette espèce de cercle vicieux qui voudrait qu'en permanence on n'ait plus que des discours de reproche les uns vis-à-vis des autres." Naïma Moutchou plaide pour un "discours de clarté et de responsabilité" avec les autorités algériennes tout en évitant les tensions inutiles.

Horizon favorable depuis longtemps à une révision des accords de 1968

  • "Les accords de 68, nous avons été les premiers avec Edouard Philippe, et avec Horizon, il y a deux ans de ça déjà. Attention, bien sûr, la question migratoire n'est plus la même qu'en 1968. Les conditions économiques, même, c'est un accord qui est obsolète." La députée rappelle que son parti a été précurseur sur cette question.

Critique des positions de Rima Hassan et Sarah Knafo sur la souveraineté nationale

  • "Moi, je suis sur une ligne gaulliste qui place la France au-dessus de tout. Et je considère que, pour assurer notre souveraineté et notre sécurité, ce sont nos intérêts d'abord." Elle accuse tant Rima Hassan que Sarah Knafo de servir "indirectement des intérêts étrangers".

Opposition à la déchéance de nationalité pour Rima Hassan

  • "Je suis claire, c'est non. On peut être choqué. Moi, je le suis. Mais ça se combat dans les idées. En invoquant la déchéance de la nationalité, on en fait une victime." La députée estime que cette mesure doit rester exceptionnelle et réservée aux terroristes.

Défense de la diversité des prénoms français

  • "Je m'appelle Naïma. Et je vais vous dire, mon prénom, il est français. Parce que moi, je suis française. Et j'ai mon pays au cœur." Une réponse directe aux propos de Sarah Nafo suggérant que le choix d'un prénom français serait "un premier pas vers la France".

🔵 À droite

🎙️ François-Xavier Bellamy dénonce le soutien de Rima Hassan au Hamas et au régime algérien - sur Europe 1/CNews

  • "Quand on prend le parti du Hamas, qui menace la France, quand on prend le parti du régime algérien contre Boilem Sansal, un écrivain français, quand on va manifester en Jordanie dans une manifestation islamiste, la question qui se pose à la fin, c'est : au nom de qui travaillons-nous ?"

Le vice-président de LR soutient fermement la position de Bruno Retailleau sur l'Algérie malgré le désaveu d'Emmanuel Macron

  • "Notre ligne n'a pas changé et elle ne variera pas. Je ne comprends pas que le président de la République ne voit pas. Il dit que ça n'aurait pas de sens de dénoncer de manière unilatérale les accords de 68. Ça n'a pas de sens de ne pas les dénoncer." L'eurodéputé rappelle que son parti réclame depuis longtemps la révision de ces accords.

Bellamy affirme que le régime algérien "a du sang sur les mains"

  • "C'est à cause du régime algérien qui refuse de reprendre ses ressortissants que des citoyens sont morts sur le sol français, à Mulhouse. C'est à cause du refus de l'Algérie de coopérer sur les questions migratoires que notre pays est aujourd'hui vulnérable face aux risques terroristes."

Révélations sur l'enquête concernant les menaces de mort reçues de Rima Hassan

  • "Je sais que cette enquête avance, j'ai été auditionné par les forces de police. Je n'aurais jamais pensé porter plainte contre une collègue parlementaire. J'ai été obligé de reconnaître que quelque chose de très grave s'était passé, c'était une série de messages qui portaient explicitement des menaces de mort à mon endroit."

Critique de la stratégie communautariste de l'extrême gauche

  • "Il y a non pas seulement une députée, mais une force politique avec elle, qui a choisi de miser sur l'éclatement de la société française, qui a fait le pari du clientélisme et du communautarisme. Et ce pari, il est dangereux pour la France tout entière."

⚫ À droite droite

🎙️ Jordan Bardella dénonce "le roi Macron" qui refuse de remettre en cause les accords avec l'Algérie - sur RTL

  • "Le roi Macron a mis fin à la mascarade et au plan de communication du gouvernement, puisqu'il a indiqué il y a quelques heures qu'il ne remettrait pas en cause le traité franco-algérien de 1968."

Le président du RN accuse Emmanuel Macron de faiblesse face au régime algérien

  • "Non seulement c'est une erreur, mais ça nous condamne à être l'otage du régime d'Alger, qui depuis maintenant plusieurs années multiplie les provocations, refuse de récupérer ses ressortissants, et pour le coup il y a mort d'hommes." Bardella fait référence à l'attaque de Mulhouse, rappelant qu'un "islamiste algérien connu pour sa radicalisation" avait été "refusé à dix reprises par le régime d'Alger".

La non-dénonciation des accords de 1968 pourrait devenir un motif de censure

  • "C'est une possibilité, parce que nous ne transigerons pas avec le respect de la France." Le président du RN estime que face à "l'urgence de la situation migratoire et sécuritaire", Bruno Retailleau "doit maintenant agir ou partir" s'il n'obtient pas gain de cause.

Sur l'Ukraine, Bardella appelle à une année de paix et de négociation

  • "Cette guerre dure depuis maintenant 3 ans. Elle a fait 1 million de victimes, mortes et blessées de part et d'autre. Je crois que 2025 doit être l'année de la paix, l'année de la négociation." Il précise toutefois que "la Russie ne doit pas obtenir par la paix ce qu'elle n'a pas obtenu par la guerre".

Opposition ferme au partage de la dissuasion nucléaire française

  • "Nous sommes totalement opposés, et cela relèverait d'une trahison nationale, à partager le bouton nucléaire avec des États européens." Selon lui, la France peut jouer un rôle plus important dans la sécurité européenne sans pour autant partager sa dissuasion nucléaire.

Proposition d'une "batterie de sanctions" contre l'Algérie

  • "L'Algérie doit s'opposer, non pas dans trois semaines, mais dès à présent à une batterie de sanctions, à commencer par le non-octroi de visas pour des ressortissants algériens." Bardella évoque également la suspension des aides au développement et la fin des privilèges accordés aux dirigeants algériens qui "viennent se faire soigner en France bien souvent aux frais de la princesse".

💡 Éditos politiques

☕ Au menu des éditorialistes politiques ce matin :
Le clash Trump-Zelensky et ses conséquences sur la position européenne face à la Russie

💡 Trumpisme et poutinisme, alliés objectifs en France - Patrick Cohen sur France Inter

  • Le clash entre Trump et Zelensky agit comme un révélateur des critiques émises contre l'Ukraine, notamment par certains politiques français.
  • Des figures politiques comme Philippe de Villiers célèbrent les "artisans de la paix" Trump et Poutine, contre les "va-t-en guerre" européens soutenant l'Ukraine.
  • Le Rassemblement National adopte un trumpisme de plus en plus assumé, Marine Le Pen qualifiant les frictions avec Zelensky de "rien d'extraordinaire".
  • "Voilà trois ans que l'invasion de l'Ukraine rendait impossible de chanter les louanges du maître du Kremlin. On ne pouvait plus être poutiniens. Or, depuis un mois, il est loisible d'être trumpiste. Ce qui revient quasiment au même."

💡 L'illusion d'une souveraineté européenne - Vincent Trémolet de Villers sur Europe 1

  • Le clash Trump-Zelensky révèle notre faiblesse diplomatique et militaire, tout en créant une confusion idéologique majeure en Europe.
  • Les défenseurs de l'Ukraine sont souvent ceux qui ont sacrifié l'idée nationale, tandis que les souverainistes anti-américains soutiennent paradoxalement Trump.
  • La souveraineté européenne est un oxymore, car la souveraineté ne se partage pas et le cadre de la puissance reste l'État-nation.
  • "C'est illusoire et même dangereux de croire que la commission qui nous a dépossédés de tous les attributs du pouvoir, qui a été pensée contre l'idée même de la politique de puissance, pourrait nous la rendre."

💡 Les relais politiques de Trump et Poutine se dévoilent - Renaud Dely sur France Info

  • Le Rassemblement National et la France Insoumise se positionnent comme porte-parole du "camp de la paix" face aux supposés bellicistes de Bruxelles.
  • Marine Le Pen multiplie les discours lénifiants sur la paix tout en accusant l'Europe d'avoir été "giflée par Trump" et en s'opposant à son renforcement militaire.
  • Cette stratégie vise à disculper l'agresseur russe et à imposer une paix à n'importe quel prix, sans garantie de sécurité pour l'Ukraine.
  • "Le chemin de la paix est un chemin difficile, la guerre crée des souffrances terribles [...] L'Europe a été giflée par Trump et n'a plus aucune influence, mais ne doit surtout pas se renforcer militairement."

💡 Emmanuel Macron retrouve une crédibilité sur l'Ukraine - Guillaume Tabard sur Radio Classique

  • La crise ukrainienne permet à Emmanuel Macron de retrouver une raison d'exister et de peser sur la scène politique après l'échec de sa dissolution.
  • Sur la question internationale, le président est dans son domaine de compétences et de plus grande crédibilité, ce qui se traduit par une remontée dans les sondages.
  • Le débat à l'Assemblée nationale sur l'Ukraine permettra au chef de l'État de défendre une position consensuelle, contrairement à d'autres sujets plus clivants.
  • "Sur cette nouvelle donne face à l'Ukraine, on va voir que le chef de l'État va pouvoir se porter en défenseur de la position la plus consensuelle qu'il soit. En tout cas, bien plus consensuelle que sur bien d'autres sujets."

💡 L'Europe ouvre enfin les yeux - Etienne Gernelle sur RTL

  • Le sommet de Londres marque un début de réveil européen, principalement porté par l'axe Paris-Londres face à la crise ukrainienne.
  • Un triangle Londres-Paris-Berlin pourrait émerger avec l'arrivée de Friedrich Merz à la chancellerie allemande, en remplacement d'un Olaf Scholz jugé trop passif.
  • Cette dynamique franco-britannique représente un début de réaction d'orgueil européen face aux pressions américaines et russes.
  • "Hier à Londres, l'Europe a ouvert un œil. Et oui, ça se joue largement entre la France et le Royaume-Uni [...] Entre Kerstheimer et Emmanuel Macron, on voit un début de réaction d'orgueil sur leur impulsion. L'Europe cesse de ramper."

💡 Mélenchon et Trump, une étrange convergence - Jean Leymarie sur France Culture

  • Jean-Luc Mélenchon, bien qu'opposé à Trump sur presque tous les sujets, adopte une position similaire concernant l'Ukraine.
  • Dans son blog, le leader insoumis qualifie la confrontation Trump-Zelensky de "nécessité implacable" et réclame "la paix générale immédiate".
  • Cette position reflète une convergence surprenante entre des personnalités politiques aux antipodes sur la plupart des questions.
  • "À priori, tous les opposent. L'économie, l'écologie, leur vision de la société, de l'immigration, de la culture, tout. Jean-Luc Mélenchon en France, c'est l'anti-Trump. Mais sur leur conception du monde ? [...] Il réclame, je cite, la paix générale immédiate, la paix contre ce qu'il appelle le cinéma belliciste."

💡 Éditos éco

💡 Les basculements géopolitiques et leurs conséquences économiques - Dominique Seux sur France Inter

  • Les événements géopolitiques majeurs comme le clash Trump-Zelensky ont des répercussions économiques profondes, tant visibles que cachées.
  • La France et l'Europe doivent repenser leur modèle économique et budgétaire face à la menace d'un désengagement américain de l'OTAN.
  • Les contraintes budgétaires européennes devront être assouplies pour permettre le financement d'un effort de défense sans précédent depuis la Guerre froide.

💡 L'écart entre ambitions et moyens financiers - François Vidal sur Radio Classique

  • Le clash Trump-Zelensky et la mise sous perspective négative de la note française par Standard & Poor's révèlent l'écart croissant entre les ambitions de la France et ses moyens réels.
  • La défection probable de l'allié américain exige un effort colossal de réarmement européen que la France, avec ses comptes publics déjà déficitaires, peine à financer.
  • L'augmentation significative des dépenses militaires nécessitera des choix budgétaires difficiles et une révision des règles européennes.
  • "Pour financer le réarmement que nécessite la nouvelle situation géopolitique, il va falloir augmenter significativement nos dépenses militaires. Or, nos comptes publics, déjà lourdement déficitaires, sont sous surveillance et les fonds européens non utilisés n'y suffiront pas."

💡 Travailler plus pour financer notre défense - Olivier Babeau sur Europe 1

  • L'Europe doit passer d'une économie de paix à une "économie de réarmement défensif" face à la menace d'un retrait américain de l'OTAN.
  • Augmenter le budget de défense de 2% à 3,5% du PIB exigerait un effort supplémentaire d'environ 40 milliards d'euros pour la France.
  • Pour financer cet effort, il faudra accentuer la baisse des dépenses publiques, repenser le système des retraites et surtout augmenter collectivement la quantité de travail.
  • "Rendons-nous à l'évidence : pour financer l'effort de défense, nous devons collectivement augmenter la quantité de travail fournie en travaillant plus nombreux et plus longtemps. C'est le moment de se souvenir de la phrase de Thucydide : Il faut choisir, se reposer ou être libre."

🔎 Focus

🔎 Frédéric Encel : l'abandon américain force enfin l'Europe à créer sa propre défense - sur Radio Classique

  • "Nous sommes littéralement abandonnés par les Etats-Unis. Là, cette fois, pour l'instant, en tout cas, on est abandonnés par les Etats-Unis face à un impérialisme russe en Europe orientale qui, lui, ne désarme pas."

Une défense européenne doit se construire autour d'un noyau franco-britannique

  • "Ça fait des années que je dis et que j'écris que l'Europe de la défense, future Europe puissance, ne peut passer que par un noyau originel franco-britannique, pour des raisons diplomatiques évidentes, pour des raisons budgétaires et militaires évidentes."

L'Europe peut offrir un début de garantie de sécurité à l'Ukraine même sans les États-Unis

  • "Si on considère qu'envoyer des civils et des militaires sur le sol ukrainien, si vous envoyez des Britanniques et des Français civils ou militaires, on peut considérer que c'est un début de garantie. Pourquoi ? Parce que Poutine hésitera peut-être à pousser les feux ou à relancer une offensive militaire importante."

Le contexte crée un "alignement des planètes" favorable à l'émergence d'une Europe de la défense

  • "On a un alignement en quelque sorte des planètes, c'est-à-dire que les Britanniques comprennent enfin qu'ils sont, non pas seuls, mais que la relation spéciale dont parlait Churchill en 1945 avec les Etats-Unis n'existe plus."

Ursula von der Leyen représente la conscience européenne face à Trump et Poutine

  • "Je pense quand même que la conscience aujourd'hui la plus aiguë, c'est une dame qui bouge énormément, qui s'active énormément en faveur de ce que je crois absolument nécessaire, c'est-à-dire l'Europe puissance."

🔎 Gérard Araud : ls Américains abandonnent l'Ukraine et l'Europe - sur LCI

  • "Donald Trump n'a rien à faire de l'Ukraine. C'est très clair. La voix de Trump, c'est la voix de l'Amérique moyenne, et les Américains, disons-le, la majorité du peuple américain se moque de l'Ukraine."

L'incident du Bureau Ovale révèle une tendance de fond plus profonde

  • "Il y a un peu l'écume des incidents, qui est évidemment spectaculaire, comme ce qui s'est passé, et puis il y a la tendance de fond. Et la tendance de fond, je le répète, ce sont les États-Unis qui se retirent d'Europe et en particulier les États-Unis qui concluent qu'ils n'ont rien à faire de l'Ukraine."

Zelensky a commis une erreur stratégique dans sa confrontation avec Trump

  • "Ce n'est pas ainsi que l'on parle à Donald Trump. Lorsque vous regardez la manière dont Emmanuel Macron ou Keir Starmer se sont comportés, ils ont toujours évité de susciter une confrontation publique avec Donald Trump. Donald Trump est prêt à monter aussi haut que nécessaire pour imposer sa volonté."

Le désengagement américain de l'Europe est antérieur à Trump

  • "Si vous vivez aux États-Unis, vous sentez physiquement que les Américains sont en train de s'écarter du continent européen. Pour eux, l'Europe, c'est le passé. C'est la vieille tante qu'on aime bien, on va en vacances en Europe. Mais pour eux, l'avenir du monde, c'est en Asie."

Même une administration démocrate aurait réduit son soutien à l'Ukraine

  • "Si Kamala Harris avait été élue, évidemment, ça se serait passé avec beaucoup plus de politesse, mais Kamala Harris aurait dit quelque chose de pas totalement différent de Donald Trump."

〽️ Chiffres des invités

  • La guerre en Ukraine a fait 1 million de victimes jusqu'à présent, morts et blessés (Jordan Bardella sur RTL).
  • Le budget de la défense actuel est d'environ 60 milliards d'euros, et le déficit des retraites pourrait représenter la moitié de ce budget (Olivier Faure sur FranceInfo).
  • Les dépenses militaires européennes sont comparables voire supérieures aux dépenses militaires de la Russie (François Hollande sur France Inter).
  • Plusieurs dizaines de millions d'euros sont versés chaque année en aide au développement à l'Algérie (Jordan Bardella sur RTL).

💡Ces chiffres sont rapportés par les invités et n'ont pas été vérifiés de manière indépendante.

Lien vers les sources de la Matinale des Matinales
Manuel Bompard
, coordinateur de La France Insoumise (TF1 - 7h40)
Jordan Bardella, président du RN (RTL - 7h40)
Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères (France Inter - 7h50)
François-Xavier Bellamy, vice-président de LR et eurodéputé (Europe 1/CNEWS - 8h10)
Frédéric Encel, docteur en géopolitique (Radio Classique - 8h15)
François Hollande, ancien président de la République (France Inter - 8h20)
Olivier Faure, premier secrétaire du PS (Franceinfo - 8h30)
Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur (BFMTV/RMC - 8h30)
Naïma Moutchou, députée du Val d'Oise (Sud Radio - 8h30)
Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États-Unis (LCI)

Liens vers les éditos
L’édito politique sur France Inter
L’édito politique sur Europe 1
L’édito politique sur Franceinfo
L’édito politique sur Radio Classique
L’édito politique sur RTL
L’édito politique sur France Culture
L’édito éco sur France Inter
L’édito éco sur Radio Classique
L’édito éco sur Europe 1

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