Le général Macron

"Nous rentrons dans une nouvelle ère"

Le général Macron

😀 Les invités ce matin

🟡 Sébastien Lecornu, ministre des Armées
🟡 Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe
🔴 Manuel Bompard, coordinateur LFI
🔴 Manon Aubry, eurodéputée LFI
🔴 François Ruffin, député Écologiste
🔴 Clémentine Autain, députée Écologiste
Sébastien Chenu, député RN
André Kaspi, professeur à la Sorbonne
Sylvain Kahn, spécialiste de l'Europe
Jean-Marc Vigilant, officier

🌈 Ambiance du jour

🌏 Le général Macron

Emmanuel Macron : "Notre prospérité et notre sécurité sont devenues plus incertaines. Il faut bien le dire, nous rentrons dans une nouvelle ère."

  • La fin des dividendes de la paix. "Aucun de ses prédécesseurs n'a prononcé de discours aussi sombre, si lourd de conséquences pour les années à venir," note Patrick Cohen. Le président a annoncé l'avènement d'un "nouveau monde" bien plus inquiétant que celui évoqué après le Covid. La France se trouve prise en tenaille "entre un ennemi qui veut nous soumettre et un ami qui ne nous veut plus du bien." Cette lucidité est partagée par 76% des Français qui craignent une propagation du conflit au-delà de l'Ukraine.
  • Le général surendetté. Étienne Gernelle pointe un problème majeur : "Emmanuel Macron a en quelque sorte dilapidé le trésor de guerre avant même que la guerre ne commence." Avec un déficit prévu à 5,4% du PIB et une dette à 113% (contre 62% pour l'Allemagne), la France aborde cette nouvelle ère en position de faiblesse. "Les dividendes de la paix sont passés dans tout et n'importe quoi," notamment dans un bouclier énergétique qui a coûté 86 milliards d'euros depuis 2022, soit presque l'équivalent de l'augmentation nécessaire pour notre défense.
  • La clarification stratégique. Guillaume Tabard salue le rétablissement d'une "hiérarchie des menaces" qui distingue clairement la Russie agressive des États-Unis alliés. "Des moyens communs pour se défendre ne veut pas dire une armée européenne," a précisé le président, rappelant que "jamais l'usage de la dissuasion nucléaire française ne serait délégué ou partagé." Ces clarifications étaient nécessaires face aux accusations de "trahison nationale" lancées par Marine Le Pen.
  • L'économie de guerre. Dominique Seux rappelle que "la hausse du budget militaire est réelle depuis bientôt 10 ans" mais qu'il faudra aller plus loin, "passer de 2 à 3% du PIB," soit 25 milliards supplémentaires. Avec seulement "148 avions, la chasse tricolore est au plus bas depuis 1916," signe d'un "éternel problème budgétaire français" où "depuis 1990, nous avons dirigé les dividendes de la paix vers le social." Agnès Verdier-Molinié s'inquiète quant à elle des résistances aux économies budgétaires : "On parle de passer en économie de guerre... Mais quand on ne peut pas inciter nos agents à être plus sur le terrain, on se dit que ce n'est pas forcément bien parti."
  • Le retour du président. Pour Alexis Brézet, cette crise permet à Emmanuel Macron de retrouver une stature contestée récemment : "La paix, la guerre, la bombe. Le destin du monde, la survie des nations, tout ça à 20h sur fond de drapeau tricolore. Mais ça, ça vous pose un homme, ça vous rétablit un président." Une analyse corroborée par Renaud Dely qui conclut : "Comme dans Le Guépard de Visconti, il faut que tout change pour que rien ne change."
  • Le commandant en chef de l'inquiétude nationale. Cette nouvelle géographie politique mondiale pourrait préfigurer une transformation profonde de notre modèle de défense, avec un possible déploiement de forces européennes en Ukraine et une extension de notre garantie nucléaire. Toutefois, comme le souligne Jean Leymarie, cette option reste controversée avec "65% des Français opposés à l'envoi de soldats."

Le "Général Macron" devra donc convaincre non seulement ses partenaires européens, mais aussi sa propre opinion publique de la réalité de la menace et de la nécessité d'un effort sans précédent.

📣 Gouvernement

📣 Le ministre des Armées Sébastien Lecornu annonce un objectif de 90 milliards d'euros par an pour le budget des armées - sur France Inter

  • "Mes premières estimations des travaux que le président de la République m'a demandé, là on est à 50,5 milliards d'euros par an, on pourrait estimer que notre armée pourrait atteindre un point de forme convenable en fonction des différentes missions qu'on attend d'elles autour de 90 milliards d'euros par an"

Besoins urgents identifiés pour renforcer les capacités militaires françaises

  • Le ministre détaille les besoins concrets : trois frégates supplémentaires pour la Marine nationale (qui en compte actuellement 15) et une vingtaine de Rafale pour l'aviation de chasse
  • "Notre armée de terre a besoin de frappes dans la profondeur. On voit bien que la ligne de front de plus en plus est longue, étendue et qu'il faut être capable de frapper en premier"

Un nouveau dispositif d'épargne "patriotique" pour financer le réarmement

  • Le ministre annonce travailler avec Bercy sur la création d'un produit d'épargne permettant aux Français de participer au financement du réarmement
  • "Pour les Françaises et les Français qui veulent placer de l'argent de manière patriotique, voire rémunérer cet argent... C'est patriotique, donc on imagine que les taux de rémunération seront peut-être modestes"

Recentrage des missions de l'État sur le régalien

  • "C'est la raison même d'être de l'État, la Défense Nationale. [...] Il faut donc être capable de recentrer l'État sur ses missions"

Extension de l'âge limite pour la réserve opérationnelle jusqu'à 70 ans

  • "On a rehaussé les limites d'âge, y compris sur les exigibilités médicales sur lesquelles on les a largement assouplies, donc jusqu'à 70 ans de mémoire"

Position sur les accords avec l'Algérie

  • "Moi, je pense qu'à ce stade, on peut essayer encore d'autres outils diplomatiques, de discussion, voire même de pression, avant de s'attaquer à cet accord"
  • "Nous avons aussi des intérêts de sécurité, y compris en matière de lutte antiterroriste avec l'Algérie"

📣 Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot annonce une exigence de "préférence européenne" pour l'industrie de l'armement - sur BFMTV/RMC

  • "Nous exigeons une préférence européenne très forte. Parce que c'est la condition de notre indépendance et de notre prospérité"

Un dialogue stratégique inédit sur la dimension européenne de la dissuasion nucléaire

  • "Ce que le président a dit et qui est historique, c'est qu'il consentait à ouvrir un dialogue stratégique à la demande du nouveau chancelier allemand sur cette dimension européenne de la dissuasion"
  • Le ministre précise qu'il n'y aura "aucun partage de la décision" sur l'arme nucléaire

Soutien réaffirmé à Volodymyr Zelensky face aux manœuvres russes

  • "Le seul dirigeant légitime pour représenter le peuple ukrainien aujourd'hui, c'est Volodymyr Zelensky [...] la guerre que nous voulons éviter et la paix que nous voulons garantir ne se jouera pas seulement dans nos dépenses militaires, elle se jouera aussi dans notre force d'âme"

Réunion avec les industriels de la défense annoncée

  • Le ministre annonce que "le président de la République réunira dans quelques jours tous les industriels de la défense pour qu'ils se mettent en situation non seulement de répondre aux commandes françaises, mais aussi aux commandes européennes"

Position sur les relations avec la Russie

  • "Nous avons toujours dit que si les Ukrainiens le souhaitaient, le moment venu, la Russie pourrait être associée à des négociations et des discussions. Nous n'avons pas de tabou sur le sujet"

Mobilisation de 800 milliards d'euros pour l'industrie de défense européenne

  • Le ministre évoque "l'annonce du jour qui est de 800 milliards d'euros" pour renforcer l'industrie de défense européenne

Appel à l'indépendance stratégique européenne

  • "Nous ne pouvons nous reposer que sur nous-mêmes [...] après des décennies d'insouciance pendant lesquelles nous, les Européens, avons vécu sous la protection américaine, [il est temps] de reprendre notre destin en main"

🎙️ Politiques

🔴 À gauche gauche

🎙️ Manuel Bompard accuse Emmanuel Macron d'utiliser la menace russe pour imposer des "sacrifices sociaux" aux Français - sur RMC/BFMTV

  • "Je trouve que quand on tient des propos aussi graves que le président de la République hier en nous disant les troupes russes sont aux portes de la France, ou j'ai entendu le ministre des Affaires étrangères nous dire le front se rapproche chaque jour le plus près des frontières françaises, je pense que c'est une manière d'agiter la peur pour imposer au pays des sacrifices sociaux"

Le coordinateur LFI conteste la vision d'une menace militaire russe directe sur la France

  • "La Russie est une menace, déjà, pour l'Ukraine [...] Ensuite, que la Russie mène des entreprises de déstabilisation par les voix numériques, par le mensonge, les fake news en France, c'est une évidence. Mais faire croire que les troupes russes seraient aux portes de la France..."

Critique de la politique de réarmement sans stratégie claire

  • "On me dit qu'il faut augmenter les dépenses militaires. Moi, je pose la question, pour faire quoi ? Avec quel objectif ? Le budget de nos armées, il a déjà augmenté en dix ans, il a déjà été multiplié par deux"
  • "Je ne suis pas d'accord avec l'idée que le pays doit partir dans une économie de guerre. Je pense qu'au contraire, on doit poser la question d'une économie de la paix"

Appel à une véritable indépendance stratégique européenne

  • "Si maintenant la solution passe par une véritable indépendance vis-à-vis des États-Unis d'Amérique, par une véritable souveraineté, alors il ne faut pas seulement des mots et des phrases, il faut aussi des actes"
  • "Aujourd'hui, on a à l'échelle européenne des gens qui disent qu'il faut sortir de la tutelle américaine, mais qui continuent à acheter des armes, qui pour 50%, les dépenses militaires européennes, c'est pour alimenter l'industrie américaine"

Défense de la retraite à 60 ans malgré le contexte géopolitique

  • "Je pense qu'on dispose aujourd'hui, parce que la productivité du travail a augmenté de manière significative depuis 30 ou 40 ans, on dispose des moyens nécessaires pour faire en sorte qu'à 60 ans, quand on a travaillé toute sa vie, on puisse partir à la retraite. Et les menaces ou la stratégie du choc du président de la République ne me fera pas surgir d'avis sur ce sujet"

🎙️ Manon Aubry reconnaît la menace russe mais refuse "l'économie de guerre" qui sacrifierait le modèle social - sur Europe 1/CNews

  • "La Russie est une menace, c'est évident, c'est une menace pour nos démocraties qu'ils essaient de déstabiliser, c'est une menace pour l'Ukraine de manière immédiate [...] Mais ce n'est pas une menace militaire aux portes de l'Union européenne"

L'eurodéputée LFI dénonce l'hypocrisie du financement de la guerre

  • "La France finance la Russie pour sa guerre. La France est le premier importateur européen de gaz naturel liquéfié du GNL. Les importations ont augmenté de 80% l'an dernier et ça représente près de 3 milliards d'euros par an"
  • "Je refuse que les Françaises et les Français aient à se sacrifier financièrement pour financer la guerre, qu'ils aient à travailler jusqu'à 70 ans, qu'ils aient à sacrifier leur protection sociale"

🎙️ Clémentine Autain partage le diagnostic sur la menace mais critique la stratégie sociale - sur Sud Radio

  • "Je partage cette mise en garde du président de la République. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, nous sommes dans un moment de bascule, mais il faut en tirer toutes les conséquences"
  • "Se réarmer, ne pas être dépendant des Etats-Unis et donc assurer notre propre défense. Oui. Estimer que ça, c'est une stratégie pour la paix, ça n'est pas vrai"

Appel à une stratégie globale pour la paix

  • "On ne prépare pas la paix en préparant la guerre et notre industrie française ne peut pas reposer uniquement sur la dynamique de la construction militaire"
  • "Il faut aller chercher des alliés à l'échelle internationale [...] Il n'y a plus d'Occident, il faut en prendre la mesure"
  • "Je pense que ces milliards, ces dizaines de milliards, il faut aller les chercher pour financer nos dépenses de défense, mais aussi pour financer notre modèle social"

🎙️ François Ruffin dénonce un "naufrage diplomatique" de la France et de l'Europe sur le dossier ukrainien - sur RTL

  • "Malheureusement, c'est le cas aujourd'hui de tous nos dirigeants européens qui sont hors-champ alors qu'on a une guerre qui se déroule sur notre continent. Avec des négociations à Riyad, entre Russes et Américains, sans les Européens et sans les Ukrainiens"

Soutient le réarmement mais refuse qu'il se fasse au détriment du social

  • "Je suis d'accord avec le président de la République quand il dit qu'il faut relever notre budget de défense. Il faut la construire en solidarité avec tous les européens"
  • "La guerre ne peut pas être le prolongement de la casse sociale par d'autres moyens. C'est ce que propose Emmanuel Macron"

Appel à taxer les grandes fortunes plutôt qu'à reporter l'âge de la retraite

  • "Roosevelt disait que ceux qui n'ont pas à payer le prix de sang, ils doivent payer le prix de l'impôt. Il va falloir que les amis de M. Martin [président du MEDEF] payent le prix de l'impôt"
  • "Vous avez vu ce que produit le report de l'âge de retraite pendant deux ans ? Ça produit une grande division de la nation"

Plaidoyer pour un protectionnisme de construction européen

  • "Si les Européens ne mettent pas en place une protection des taxes frontières, des barrières douanières, des quotas d'importation, c'en est fini de la sidérurgie, c'en est fini de la chimie, c'en est fini de l'électronique, c'en est fini des télécommunications. On a besoin de tout ça pour l'industrie de la défense"
  • "Je ne suis pas pour un protectionnisme qui soit de rétorsion dans une guerre commerciale. Mais en revanche, c'est un protectionnisme de construction, c'est un protectionnisme de préservation"

Critique du manque de préparation diplomatique face à Trump

  • "On avait trois ans pour ouvrir la voie diplomatique. En trois ans, on n'a rien fait. On avait Donald Trump qui était candidat à l'élection présidentielle et dont on savait les intentions sur l'Ukraine. Nous n'avons pas bougé"

⚫ À droite droite

🎙️ Sébastien Chenu conteste la vision alarmiste d'Emmanuel Macron sur la menace russe et dénonce une "stratégie de la peur" - sur TF1

  • "Emmanuel Macron joue sur les peurs. Il l'a déjà fait. On l'a vu au moment du Covid. Pendant ce temps-là, on ne parle plus d'immigration. On ne parle plus d'insécurité. On ne parle plus des finances publiques de la France. On ne parle plus du Mercosur qui tue nos agriculteurs"

Le député RN réaffirme son soutien à l'augmentation du budget de la défense nationale

  • "Nous avons demandé depuis très longtemps que le budget de la défense passe à 3% du PIB. Ça veut dire 25 milliards de plus à trouver"
  • "Il nous a combattus sur les chiffres, d'ailleurs pas lui uniquement, la gauche aussi largement, puisque la gauche ne veut jamais mettre un euro de plus en matière de défense"

Opposition à une défense européenne au profit d'une défense nationale

  • "Si Emmanuel Macron veut faire un pas de plus vers la défense européenne, nous, nous ne sommes pas d'accord. Nous considérons qu'il faut faire un pas de plus vers la défense française"
  • "Le budget de la défense française doit être financé par de l'argent français au bénéfice des Français. Il y a des économies à faire, probablement. Par exemple, l'Agence européenne de défense"

Critique de l'ouverture du débat sur la dissuasion nucléaire

  • "Ce dont il parle, c'est de partager une défense nucléaire avec des Européens. Ça veut dire, quelque part, en réalité, faire un pas de plus vers une défense européenne"

Relativisation de la menace russe face à d'autres priorités

  • "C'est une menace parmi d'autres. Je pense que la première menace sur le sol français, c'est l'islamisme. C'est le terrorisme islamique. C'est une menace qui est déjà sur notre territoire"
  • "La Pologne, la Roumanie, la Moldavie. Ça n'existe pas ? Je ne crois pas du tout à ce scénario [d'une invasion russe]"

Proposition d'une stratégie d'indépendance nationale

  • "Une France indépendante, une France forte, c'est l'abandon, par exemple, du Green Deal. Vous savez, toutes ces normes supplémentaires qui asphyxient, c'est l'abandon, ou en tous les cas, une vaste réforme, du marché européen, de l'électricité"

💡 Éditos politiques

☕ Au menu des éditorialistes politiques ce matin :

💡 La France face à une nouvelle ère historique - Patrick Cohen sur France Inter

  • Emmanuel Macron a prononcé un discours particulièrement sombre sur les menaces qui pèsent sur l'Europe.
  • Les Français partagent cette inquiétude avec 76% qui craignent une propagation du conflit au-delà de l'Ukraine.
  • Le président appelle à la mobilisation générale et définit un cap : réarmement, coordination européenne et extension de la garantie nucléaire française.
  • "Aucun de ses prédécesseurs n'a prononcé de discours aussi sombre, sans grande élloquence, mais si lourd de conséquences pour les années à venir."

💡 Le général surendetté - Etienne Gernelle sur RTL

  • La France prévoit un déficit de 5,4% du PIB en 2025, bien loin de la règle des 3% depuis longtemps oubliée.
  • Les marchés financiers s'inquiètent, avec Standard & Poor's qui maintient la note française mais avec une perspective négative.
  • Le réarmement voulu par Macron se heurte à la réalité d'un pays déjà très endetté.
  • "La règle, on s'assoit dessus depuis tellement longtemps qu'on a oublié où elle était."

💡 Une nouvelle donne géopolitique - Renaud Dely sur France Info

  • Emmanuel Macron a adopté un ton grave pour préparer les Français à des changements majeurs.
  • La double menace vient de la Russie agressive et du désengagement américain sous Trump.
  • Le président veut mobiliser sans affoler face à ces bouleversements historiques.
  • "Notre prospérité et notre sécurité sont devenues plus incertaines. Il faut bien le dire, nous rentrons dans une nouvelle ère."

💡 La clarification des enjeux de défense - Guillaume Tabard sur Radio Classique

  • Emmanuel Macron a rétabli la hiérarchie des menaces, distinguant clairement la Russie agressive des États-Unis alliés.
  • La défense commune européenne n'effacera pas le rôle premier des États et la dissuasion nucléaire restera française.
  • Le réarmement nécessitera des choix budgétaires difficiles sans hausse d'impôts, appelant à une mobilisation nationale.
  • "Des moyens communs, notamment financiers pour se défendre, ça ne veut pas dire une armée européenne. Une défense commune n'efface pas le rôle premier et spécifique des États."

💡 Le retour en force du président - Alexis Brézet sur Europe 1

  • L'allocution présidentielle marque le retour d'Emmanuel Macron au premier plan de la scène politique.
  • La crise internationale permet au président de retrouver une stature et une utilité contestées récemment.
  • Le discours évite les "vaticinations" sur l'armée européenne et le partage nucléaire pour rester pragmatique.
  • "La paix, la guerre, la bombe. Le destin du monde, la survie des nations, tout ça à 20h sur fond de drapeau tricolore. Mais ça, ça vous pose un homme, ça vous rétablit un président."

💡 La question des troupes en Ukraine - Jean Leymarie sur France Culture

  • Emmanuel Macron prépare l'opinion à un possible déploiement de forces européennes en Ukraine post-conflit.
  • Une réunion des chefs d'État-major est prévue à Paris pour discuter de cette option controversée.
  • L'opposition politique et l'opinion publique restent majoritairement hostiles à l'envoi de troupes.
  • "Des troupes au sol, en Ukraine. Rien n'est exclu, disait-il. À l'époque, il était le premier. Aujourd'hui, il n'est plus le seul."

💡 Éditos éco

💡 Le coût du réarmement - Dominique Seux sur France Inter

  • L'Allemagne et la France adoptent la même rhétorique du "quoi qu'il en coûte" pour la défense.
  • Le budget militaire français doit passer de 50 milliards aujourd'hui à 67 milliards en 2030.
  • La France part avec un handicap : sa chasse aérienne est au plus bas depuis 1916 avec 148 avions.
  • "Depuis 1990, nous avons dirigé les dividendes de la paix vers le social. Nous voilà rattrapés par notre angélisme."

💡 L'économie de guerre - Agnès Verdier-Molinié sur Europe 1

  • Le gouvernement cherche à réaliser des économies pour financer l'effort de défense.
  • La réforme de l'indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires devrait permettre 900 millions d'euros d'économies.
  • Les collectivités locales sont concernées avec 300 millions d'euros d'économies potentielles.
  • "On parle de passer en économie de guerre... Mais quand on ne peut pas ou on ne veut pas inciter nos agents à être plus sur le terrain au service des Français, on se dit que ce n'est pas forcément bien parti."

💡 L'espoir venu d'Allemagne - Etienne Lefebvre sur Radio Classique

  • L'annonce d'un méga plan d'investissement allemand représente un espoir pour toute l'Europe.
  • L'Allemagne, première économie de la zone euro, sort de deux années de récession avec une croissance potentielle de 0,6%.
  • Le plan allemand aura des effets d'entraînement positifs pour la France, son premier client commercial.
  • "Au sein du gouvernement français, on n'en revenait toujours pas de voir l'Allemagne plaider pour un assouplissement d'urgence des règles budgétaires européennes."

🔎 Focus

🔎 La nouvelle donne géopolitique et militaire après l'allocution d'Emmanuel Macron - sur Franceinfo

Le Général Vigilant alerte sur les menaces hybrides russes

  • "La Russie a une attitude très agressive vis-à-vis de la France [...] par des stratégies hybrides, c'est-à-dire des actions agressives sous le seuil de détection, sous le seuil de compréhension, mais aussi sous le seuil de réaction"
  • "Lorsque la Russie fait des attaques cybernétiques contre nos installations, c'est pour en même temps soutenir des attaques informationnelles, faire des ingérences dans les élections"

Sylvain Kahn souligne le tournant historique dans les relations transatlantiques

  • "Le grand changement qu'il y a depuis le 20 janvier 2025, c'est un tournant totalement historique [...] Les Américains, le gouvernement actuel ne considère plus les Européens comme leurs alliés"
  • "On a un axe Trump-Poutine, qu'on a vu très concrètement à l'ONU"

Les deux experts plaident pour une défense européenne renforcée

  • "Les Européens sont déjà très forts. C'est schématiquement, si on agrège tout, la deuxième 'armée du monde'. Donc, ce qui manque, c'est des problèmes de coordination"
  • "C'est peut-être aussi une manière de dépenser plus intelligemment à l'échelle européenne. Mais ça, ça suppose de tordre le bras des industriels nationaux"

Le Général Vigilant explique le paradoxe des achats d'armements européens

  • "78% des dépenses d'armement sont réalisées à l'extérieur de l'Union Européenne. Et 63% de ce montant au profit des Américains"
  • "Quand on achète de l'armement, on établit une relation stratégique avec le pays fournisseur"

Sur la dissuasion nucléaire française

  • "Il n'a pas évoqué le partage de la dissuasion nucléaire. Ça, c'est une récupération politique. Je veux dire, il propose d'ouvrir le débat sur une dissuasion nucléaire de dimension européenne"
  • "En fait, on peut imaginer quelque chose de similaire [au modèle américain]. Il faut ouvrir ce débat, il faut discuter avec nos alliés"

🔎 André Kaspi : "La situation de la Russie est très différente de ce qu'était l'Union soviétique" - sur Radio Classique

  • "Je ne suis pas certain que la guerre menace directement la France, mais la France devrait n'importe comment réagir face aux menaces russes"
  • "La Russie est dans une situation beaucoup moins forte que n'était l'Union soviétique [...] elle avait une puissance militaire, idéologique, elle avait des relais"

Un tournant dans les relations transatlantiques

  • "On a vu subitement au sein de la Maison-Blanche qu'il y avait une rupture avec la tradition américaine de soutien à l'indépendance de l'Europe"
  • "C'est certainement cela qui crée le traumatisme, c'est certainement cela qui crée l'inquiétude"

Les priorités américaines dépassent l'Europe

  • "Les intérêts américains dépassent largement les relations avec l'Europe. La priorité des priorités, c'est de réagir contre la Chine"
  • "Il faut bien voir que sur ce point, c'est un peu la clé [...] les États-Unis sont une puissance mondiale et en ce sens, leurs intérêts dépassent largement les relations avec l'Europe"

Une réponse européenne nécessaire

  • "Il fallait maintenant que l'Europe trouve les moyens par elle-même de se défendre. C'est certainement cela qui crée le traumatisme"
  • "Le président Macron a tenté de répondre à cette inquiétude en montrant qu'il fallait réagir fortement, il ne fallait pas se laisser aller, il ne fallait pas pleurnicher"

Les États-Unis : une puissance problématique

  • À la question "Les États-Unis sont-ils un géant problématique ?", André Kaspi répond : "Les États-Unis posent un problème à l'ensemble du reste du monde, c'est-à-dire au fond, où sont-ils ? Que veulent-ils ? Et que représentent-ils ?"
  • "Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui, les États-Unis restent l'une des très très grandes puissances dans l'ensemble du monde et peut-être même la puissance la plus forte face à la Chine"

〽️ Chiffres des invités

  • Sébastien Chenu propose que le budget de la défense passe à 3 % du PIB, ce qui impliquerait 25 milliards d'euros supplémentaires à trouver (Sébastien Chenu sur TF1).
  • Le budget des armées françaises est actuellement à 50,5 milliards d'euros, avec une projection d'atteindre 68 milliards d'euros par an (Sébastien Lecornu sur France Inter).
  • Un plan de 800 milliards d'euros a été mis sur la table pour renforcer la défense européenne, comprenant 150 milliards d'euros de prêts (Sylvain Kahn sur Franceinfo).
  • Une taxe de 2 % est proposée sur les fortunes de plus de 100 millions d'euros pour contribuer à l'effort fiscal (Manon Aubry sur Europe 1/CNews).

💡Ces chiffres sont rapportés par les invités et n'ont pas été vérifiés de manière indépendante.

Lien vers les sources de la Matinale des Matinales
Sébastien Chenu
, député RN du Nord (TF1 - 7h40)
François Ruffin, député Ecologiste et social de Picardie (RTL - 7h40)
Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise (RMC - 7h40)
Manon Aubry, eurodéputée LFI (Europe 1/CNEWS - 8h10)
André Kaspi, spécialiste des Etats-Unis, professeur émérite à la Sorbonne (Radio Classique - 8h15)
Sébastien Lecornu, ministre des Armées (France Inter - 8h20)
Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères (BFMTV/RMC - 8h30)
Clémentine Autain, députée Ecologiste et social de Seine-Saint-Denis (Sud Radio - 8h30)
Sylvain Kahn, spécialiste de l’Europe et Jean-Marc Vigilant, Officier général de l'armée de l'air et de l'espace (Franceinfo - 8h30)

Liens vers les éditos
L’édito politique sur France Inter
L’édito politique sur Europe 1
L’édito politique sur Franceinfo
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