La guerre invisible

Le champ de bataille devient numérique

La guerre invisible

😀 Les invités ce matin

🟡 Marc Ferracci, ministre de l'Industrie
🔴 Manuel Bompard, chef LFI
🔴 Sandrine Rousseau, députée écologiste
🟠 Claude Malhuret, sénateur Indépendants
🔵 Charles Millon, ex-ministre défense
Thomas Ménagé, député RN
Laurent Jacobelli, député RN
Général Michel Yakovleff, ex-Otan
Vincent Strubel, ANSSI
Sophie Binet, CGT
Amir Reza-Tofighi, CPME

😰 L’écrivain Boualem Sansal est emprisonné en Algérie depuis 115 jours.

🌈 Ambiance du jour

📺 La guerre invisible : quand le champ de bataille devient numérique
La guerre du XXIe siècle ne se joue pas uniquement sur les champs de bataille traditionnels.

  • La menace invisible mais quantifiable. Les cyberattaques constituent désormais le front avancé d'une guerre qui ne dit pas son nom. Vincent Strubel, directeur de l'ANSSI, révèle des chiffres alarmants : 4386 cyberattaques traitées en 2024, soit 15% de plus que l'année précédente.
  • Cette menace multidimensionnelle s'intensifie sans nécessiter le déploiement de chars aux frontières. "C'est une menace qui se traduit par des attaques cyber, des campagnes de désinformation, qui se traduit maintenant même dans les airs par des chasseurs russes qui viennent déstabiliser un drone français", alerte Marc Ferracci.
  • La France au cœur d'une confrontation mondiale. Vincent Strubel refuse le terme de "cyberguerre" mais reconnaît une "confrontation" qui place la France "dans un petit club de grandes nations cyber, avec une capacité à détecter les menaces les plus pointues". Les Jeux Olympiques de Paris ont été "12 fois plus attaqués que les Jeux de Tokyo" sans que cela ne soit visible pour le public, démontrant l'efficacité silencieuse de nos défenses
  • Un continuum d'acteurs au service du Kremlin. "On a quand même l'impression qu'il y a une pression permanente qui est maintenue sur notre société, sur notre économie, par une forme de continuum d'acteurs russes qui vont des services de l'État à des activistes patriotes, en passant par des acteurs du crime organisé", révèle Vincent Strubel.
  • La stratégie de la sidération calculée. Lors des JO, "un groupe pro-russe a notamment menacé de s'en prendre aux stations d'épuration, d'ouvrir les robinets par une attaque informatique pour polluer la Seine". L'objectif n'est pas tant de réussir l'attaque que de "provoquer la sidération" et d'entretenir "une anxiété" permanente au sein de la population française.
  • L'Afrique comme terrain de bataille informationnel. Le député RN Laurent Jacobelli reconnaît que "nous avons eu à le vivre en Afrique, où la désinformation de la Russie nuit gravement aux intérêts de la France". Cette guerre d'influence a déjà coûté à la France son influence traditionnelle dans plusieurs pays africains, démontrant l'efficacité de ces opérations sur le long terme.
  • Vers une souveraineté numérique européenne. Le général Yakovleff affirme qu'"il suffit que l'Europe croie en elle-même" pour faire face aux menaces. Cette confiance doit s'étendre au domaine numérique où la directive européenne NIS2 représente une étape cruciale vers une cyberdéfense continentale coordonnée.
  • Le déni français face à la réalité de la guerre. Claude Malhuret, sénateur de l'Allier, dénonce notre aveuglement collectif : "Mais le fait de ne pas dire qu'on est en guerre, c'est ça qui me frappe le plus. On est en guerre. Les Russes disent qu'ils sont en guerre contre nous, en guerre cyber, en guerre... Ils coupent les câbles, en guerre pour manipuler les élections en Roumanie, en Allemagne ou ailleurs….”

📣 Gouvernement

📣 Marc Ferracci confirme que le gouvernement ne nationalisera pas Vancorex malgré les demandes syndicales - sur France 2

  • "Non. Le Premier ministre l'a déjà dit. On ne va pas nationaliser cette entreprise [...] C'est une entreprise qui, comme beaucoup d'entreprises de la chimie, est confrontée à une concurrence extrêmement difficile de la part des Chinois. Son modèle économique est compliqué."

Le gouvernement met en place des garanties d'approvisionnement pour les composants stratégiques

  • Le ministre assure que des mesures ont été prises avec le ministère des Armées et Framatome pour sécuriser les approvisionnements critiques malgré les difficultés de Vancorex
  • "Nous avons pris toutes les précautions en lien avec le ministère des Armées, mes propres équipes et en lien également avec les entreprises qui sont en aval, c'est particulièrement le cas de Framatome, pour s'assurer que les possibilités d'approvisionnement dans les composants essentiels à la production seraient toujours préservées"

Vers une législation "Buy European Act" pour favoriser l'industrie européenne

  • "Des annonces ont été faites avec le principe d'une législation qui va s'appeler le Buy European Act, c'est-à-dire acheter européen. Il faut déjà que tous les pays sortent de la dépendance vis-à-vis de fournisseurs [...] moins fiables, moins stables"

Objectif de sortie du gaz russe dans les 3-4 ans

  • "On se passe progressivement du gaz russe avec l'objectif d'être parfaitement ou quasiment autonome par rapport au gaz russe dans les 3 ou 4 prochaines années"

Constat d'une menace russe multiforme sur les infrastructures françaises

  • "C'est une menace qui se traduit par des attaques cyber. C'est une menace qui se traduit par des campagnes de désinformation, qui se traduit maintenant même dans les airs par des chasseurs russes qui viennent déstabiliser un drone français"

🎙️ Politiques

🔴 À gauche gauche

🎙️ Manuel Bompard appelle à une "riposte populaire" contre la montée de l'extrême droite et annonce une manifestation le 22 mars - sur Franceinfo

  • "Le temps de la riposte populaire face à la montée de l'extrême droite, face au fascisme, face à la banalisation des discours racistes, il est venu. [...] Cette manifestation, c'est aussi pour dire, ni Trump, ni Poutine l'a paie."

La France insoumise préfère des forces de maintien de la paix sous mandat ONU plutôt que des troupes françaises en Ukraine

  • "Nos garanties de sécurité, elles sont plus crédibles si, par exemple, ces troupes de maintien de la paix, elles sont sous mandat de l'Organisation des Nations Unies parce qu'elles mobilisent la communauté internationale dans son ensemble que si c'est des troupes françaises ou des troupes franco-britanniques."

Bompard révèle avoir participé à une réunion confidentielle avec Emmanuel Macron sur la situation sécuritaire

  • "J'ai participé il y a 15 jours à une réunion à l'initiative du président de la République dont je ne vais pas dévoiler les contours, vous le comprendrez."

Accusation d'instrumentalisation politique de la menace russe par Emmanuel Macron

  • "On connaît Emmanuel Macron. On sait qu'Emmanuel Macron aime s'appuyer sur des crises pour faire avancer son agenda. [...] Je vois bien, parce que je ne suis pas naïf, à quel point il y a une tentative de faire peur pour ensuite faire accepter en France des politiques, y compris des politiques de régression sociale, que personne ne veut."

Dénonciation du verrouillage du débat sur les retraites par le gouvernement

  • Bompard accuse le gouvernement d'utiliser le contexte géopolitique pour imposer des régressions sociales, notamment sur les retraites, et critique la nomination de Gilles Berset à la tête du COR, qu'il considère comme non indépendante

🎙️ Sandrine Rousseau s'exprime pour la première fois publiquement sur l'affaire Bayou et rejette les accusations de complot politique - sur Sud Radio

  • "Tout cela est faux", répond fermement Rousseau lorsque Jean-Jacques Bourdin lui demande si elle a, avec Marine Tondelier, volontairement écarté Julien Bayou en médiatisant un signalement sur de prétendues violences.

La députée écologiste maintient sa position tout en reconnaissant la présomption d'innocence de Bayou

  • "Il est présumé innocent par la justice, il n'y a aucun doute là-dessus. Il n'y a pas eu de jugement. Pourquoi il n'y a pas eu de jugement ? Parce que ça a été classé sans suite. Mais ce que je veux dire c'est qu'il est présumé innocent. Il est présumé innocent, il n'y a aucun problème, c'est un principe constitutionnel, et je ne reviendrai pas là-dessus."

Nie catégoriquement avoir brisé la carrière de Julien Bayou

  • "Non mais je n'ai rien brisé du tout, ça suffit. [...] Je n'ai rien brisé du tout.", s'indigne-t-elle face à l'accusation de Jean-Jacques Bourdin.

Marine Tondelier "verrouille" la direction du parti pour la présidentielle 2027

  • "La démocratie interne est quelque chose de très important, que nous avons une histoire très forte chez les écologistes de cette démocratie, que nous en sommes fiers, et qu'il ne faudrait pas là, maintenant, la verrouiller trop, parce que ce serait quand même à l'inverse de l'histoire de notre parti."

🟠 Au milieu

🎙️ Claude Malhuret, viral aux États-Unis pour son discours anti-Trump, dénonce "une trahison" de l'Amérique - sur France Inter

  • "Je suis tellement choqué par ce qui se passe depuis un mois et demi aux États-Unis, par les décisions de Trump, par la folie de Musk, y compris sur l'aide humanitaire. Enfin, tout est sabré. C'est une très mauvaise chose d'ailleurs pour les États-Unis, autant que pour nous. Et puis bien entendu, ce qui s'est passé dans le bureau Oval, les retournements d'alliances, la trahison. Je pense qu'on ne peut pas utiliser un autre mot."

Le sénateur révèle que de nombreux républicains américains s'opposent à Trump en privé mais ont "une telle trouille" qu'ils ne peuvent s'exprimer

  • "Une bonne partie [des messages d'Américains] dit que les Républicains... Beaucoup de Républicains sont d'accord que ça va pas du tout, mais ils ont une telle trouille de Trump qu'ils ne peuvent pas le dire. Il y a les midterms dans pas longtemps. Tant que Trump sera du bon côté des sondages, mais ça va peut-être pas durer, les Républicains ne bougeront pas."

L'Europe est déjà en guerre, même si elle refuse de le reconnaître

  • "On est en guerre. Les Russes disent qu'ils sont en guerre contre nous, en guerre cyber, en guerre... Ils coupent les câbles, en guerre pour manipuler les élections en Roumanie, en Allemagne ou ailleurs. Ils disent qu'ils sont en guerre, les Chinois disent qu'ils sont en guerre, ils disent clairement qu'ils veulent changer l'ordre instauré par les États-Unis et leurs alliés en 1945 [...] et nous, nous disons que nous ne sommes pas en guerre."

Le sénateur salue le tournant historique de l'Allemagne sur la défense européenne

  • "C'est l'opposition de Merz, qui vient de faire un virage à 180 degrés de la géopolitique allemande, en disant qu'il va falloir une défense européenne, il va falloir une autonomie stratégique européenne, alors que, depuis que De Gaulle a dit qu'il faut une autonomie européenne, les Allemands disent 'non, non, non, le parapluie américain'."

Son discours viral a été inspiré par son passé à Médecins Sans Frontières et son opposition au communisme

  • "Pourquoi est-ce que j'ai quitté la gauche ? Parce que j'étais un médecin sans frontières, j'étais président de médecins sans frontières, j'ai travaillé longtemps dans les camps de réfugiés du sud-est asiatique ou d'autres pays, au moment où Brejnev était en train d'envahir l'Afghanistan, l'Éthiopie, la fin de la guerre du Vietnam."

🔵 À droite

🎙️ Charles Millon met en garde contre "le mythe d'une armée européenne" et dénonce la précipitation d'Emmanuel Macron - sur Europe 1/CNEWS

  • "Je voudrais qu'on arrête ce mythe en réalité d'une Europe fédérale qui mettra en place une armée européenne. Après l'utopie de la mondialisation et de la suppression des frontières, on ne va pas aller vers le rêve ou même le cauchemar d'une Europe qui serait fédérale, avec des pays qui seraient complètement absorbés dans une nation européenne."

L'ancien ministre de la Défense révèle que les Américains peuvent "déconnecter" les armements qu'ils vendent

  • "Maintenant, on est en train de s'apercevoir que les Américains mettent des systèmes qui permettent de déconnecter l'armement. Donc, je pense que la réflexion sur l'armement, elle est arrivée à son terme aujourd'hui."

Dénonce les interventions militaires précipitées et leurs conséquences en Afrique

  • "La précipitation n'est pas une bonne politique, il suffit de se retourner et de regarder ce qu'on a fait par exemple en Libye, où on est intervenu à mon avis d'une manière précipitée, non réfléchie, et avec des conséquences sur les pays voisins. Le djihadisme révolutionnaire est radical dans tout le Sahel."

Critique la communication alarmiste sur les menaces russes

  • "Il faut qu'ils [les gouvernants] voient avec les autres pays, avec nos alliés, même avec l'allié américain, comment faire face à cela. Mais ce n'est pas en public, sur des estrades, qu'on va y arriver."

Appel à une politique de défense basée sur la "modestie" et la "prudence"

  • "Je pense qu'il faut en fait agir avec modestie, avec prudence, que ce sont en fait des qualités très importantes dans la vie politique."

⚫ À droite droite

🎙️ Thomas Ménagé défend une position nuancée sur l'Ukraine et critique les initiatives d'Emmanuel Macron - sur TF1

  • "On voit bien qu'à court terme, oui, les soldats russes ne sont pas aux portes de Paris. Donc, il faut anticiper, c'est le rôle des gouvernements et des gouvernants de prévoir et donc d'anticiper, de se réarmer, de préparer la paix en préparant indirectement, malheureusement, la guerre. Mais il faut aussi ne pas paniquer les Français. Les chars russes ne sont pas aux portes de Paris."

Le RN réunira son groupe parlementaire pour décider de sa position sur la résolution européenne de soutien à l'Ukraine

  • "On aura une réunion groupe, justement, ce matin, pour décider, mais on a toujours... [...] Il faut regarder dans le détail parce que, bien entendu, le titre, on est tous d'accord, si on ne votait que sur un titre avec un texte vide, je pourrais déjà vous dire 'oui, ce matin'."

Refuse que les Français fassent les frais de "l'effort de guerre" et des "échecs" d'Emmanuel Macron

  • "Je pense qu'il y a des économies à faire. Mais les Français ne doivent pas être otages des échecs financiers d'Emmanuel Macron en matière de finances publiques. Et ce n'est pas à eux de payer à la fois les échecs d'Emmanuel Macron et de payer cet effort de guerre. Il faut faire des économies structurelles sur le train de vie de l'État, notamment."

Scepticisme sur les négociations entre syndicats et patronat sur les retraites

  • "Moi, j'ai peu d'espoir parce qu'on sait depuis le début que c'est sûrement vain ces négociations. On espère que les organisations puissent s'entendre. Mais bien entendu, le patronat et les syndicats ne sont pas d'accord."

Rejet du retour à la retraite à 60 ans proposé par le Nouveau Front Populaire

  • "On ne peut pas proposer 60 ans pour tous comme le propose le Nouveau Front Populaire. C'est une hérésie au vu des finances publiques aujourd'hui. Il faut une réforme juste, de justice sociale, mais qui ne tienne qu'aux finances publiques."

🎙️ Laurent Jacobelli affirme que l'islamisme est "l'ennemi numéro un" de la France, au-delà de la menace russe - sur RTL

  • "La France, elle est d'abord menacée par d'autres dangers. L'islamisme, qui est notre vrai ennemi aujourd'hui. Celui qui nous mène la guerre. Il ne faut pas l'oublier. [...] On a l'impression aujourd'hui qu'on se focalise sur une seule menace qui existe. Qui est la Russie. Oui, mais elle n'est pas la plus évidente pour la France."

Le porte-parole du RN confirme que son parti soutient l'augmentation du budget de la défense à 3% du PIB

  • "Nous demandons depuis longtemps à ce que ça représente 3% du PIB. Donc vous voyez, nous avions raison avant l'heure. [...] Maintenant, tout le monde en vient à la raison."

Reconnaît la menace "multidimensionnelle" de la Russie tout en appelant à la relativiser

  • "C'est ce qu'a dit Jordan Bardella. Et Jordan Bardella a raison, parce que c'est une menace diplomatique [...] la Russie nous a déjà attaqué avec des hackers sur les réseaux, avec de la mauvaise réputation en Afrique. Oui, bien sûr, la Russie n'est pas aujourd'hui notre allié. Mais je crois qu'on doit avoir deux objectifs."

Accuse Emmanuel Macron d'utiliser la crise ukrainienne pour "faire avancer son agenda"

  • "On connaît Emmanuel Macron. On sait qu'Emmanuel Macron aime s'appuyer sur des crises pour faire avancer son agenda. Là, il a peut-être saisi l'occasion d'avancer son agenda."

Un appel à Bruno Retailleau, suggérant qu'il a "choisi la mauvaise équipe"

  • "Moi j'ai un message pour monsieur Retailleau qui est là demain matin. Si son discours est sincère, et moi je suis tout à fait prêt à le croire, sur la sécurité et sur l'immigration, il faut simplement lui dire qu'il a choisi la mauvaise équipe. Une équipe de France où il y a des socialistes, ce n'est pas une équipe qui réduira l'immigration ou qui améliorera la sécurité. S'il est sincère, allez, je lui offre une adhésion gratuite."

👷‍♀️ Syndicats

🎙️ Sophie Binet (CGT) et Amir Reza-Tofighi (CPME) débattent sur la réforme des retraites dans un contexte d'"effort de guerre" - sur BFMTV/RMC

Ce face-à-face illustre deux visions radicalement différentes de l'avenir du système de retraites et de son financement, exacerbées par le contexte géopolitique

Sophie Binet dénonce le mythe du système de retraite "hors de contrôle"

  • "Je m'inscris en faux, le système de retraite n'est pas du tout hors de contrôle. Il n'y a personne qui le dit, ni le COR, ni la Cour des comptes. Les déficits sont tout à fait absorbables et pour ça, il faut augmenter les recettes."

Amir Reza-Tofighi défend une vision systémique de la réforme des retraites

  • "Le message qui est passé par le COR, c'est qu'aujourd'hui, si on continue à avoir un régime de retraite qui est hors contrôle, si on a les 350 milliards de déficits cumulés qui vont arriver dans les 20 prochaines années, c'est la Cour des comptes qui le dit. Comment notre pays peut investir dans sa défense ?"

Sophie Binet s'oppose fermement à la retraite par capitalisation

  • "La capitalisation, on n'en veut pas, c'est dangereux, c'est jouer à la roulette russe avec nos retraites. On connaît beaucoup de fonds de pension qui se sont effondrés. Et en plus, la capitalisation, ça ne coûte pas moins cher, ça coûte plus cher que la répartition."

La CGT propose l'égalité salariale hommes-femmes pour financer les retraites

  • "Si on payait les femmes autant que les hommes, ça résoudrait le déficit de nos régimes de retraite et ça permettrait de payer en partie la facture de l'abrogation. Pourquoi est-ce que vous refusez d'avancer sur ce point ?"

Amir Reza-Tofighi relativise les écarts de salaires hommes-femmes

  • "Aujourd'hui, vous avez raison, c'est 22% l'écart entre les hommes et les femmes. Je ne sais pas si vous avez complètement raison. Mais si on prend les détails, lorsqu'on prend un temps de travail égal, on arrive à 14%. Et lorsqu'on parle à poste équivalent, on est à 4%."

Sophie Binet rejette le concept d'"économie de guerre" et dénonce l'alliance Trump-Poutine

  • "L'économie de guerre, quand on est syndicaliste, on sait ce que c'est. Malheureusement, on n'y est pas. L'économie de guerre, c'est moins d'argent pour les services publics, moins de droits et libertés pour les salariés. Il faut qualifier précisément la menace à laquelle nous sommes confrontés. Nous sommes confrontés à une internationale d'extrême droite, l'alliance entre Trump et Poutine."

Deux visions antagonistes de la société française

  • Au-delà des retraites, ce face-à-face a révélé deux conceptions opposées de la société française : celle de Sophie Binet, qui refuse que les travailleurs paient le prix des tensions géopolitiques par la réduction de leurs droits sociaux, et celle d'Amir Reza-Tofighi, qui estime que la situation internationale impose des sacrifices et une révision des attentes en matière sociale.

💡 Éditos politiques

☕ Au menu des éditorialistes politiques ce matin :

💡 L'Allemagne montre la voie du compromis - Patrick Cohen sur France Inter

  • L'Allemagne opère un double changement historique en rompant avec la rigueur budgétaire et la confiance transatlantique.
  • Les conservateurs et sociodémocrates s'accordent sur un plan de 1000 milliards d'euros sur 10 ans pour la défense et les infrastructures.
  • Le futur chancelier Merz assume un "quoi qu'il en coûte" pour la défense, montrant une lucidité face à la menace russe.
  • "La protection de notre liberté et de la paix ne tolère aucun retard. Compte tenu des menaces qui pèsent sur notre liberté et notre paix sur notre continent, le mot d'ordre pour notre défense doit être 'whatever it takes, quoi qu'il en coûte'"

💡 Les limites de l'autonomie stratégique européenne - Alexis Brézet sur Europe 1

  • L'idée d'autonomie stratégique européenne, présente depuis De Gaulle, se heurte à des obstacles fondamentaux.
  • Les Allemands et les Polonais ne peuvent accepter une protection nucléaire française sans partage de la décision.
  • La doctrine de dissuasion française, reposant sur une décision unique, est incompatible avec une gestion collective.
  • "La dissuasion française, on peut l'élargir, on ne peut pas, on ne doit pas la partager"

💡 La menace russe sur la démocratie européenne - Renaud Dely sur France Info

  • Le détournement des réseaux sociaux à des fins électorales par la Russie inquiète particulièrement l'Élysée.
  • La Moldavie a subi une tentative de déstabilisation massive lors de son référendum sur l'adhésion à l'UE.
  • La Roumanie a dû annuler une élection présidentielle manipulée par des influenceurs financés par le Kremlin.
  • "La présidente Moldave avait emporté de justesse un référendum validant l'objectif de l'adhésion de son pays à l'Union européenne, malgré le détournement d'environ 300 000 voix, par l'intervention de fonds russes estimés à près de 100 millions d'euros"

💡 La paralysie politique française - Etienne Gernelle sur RTL

  • Les conséquences de la dissolution parlementaire compliquent la mise en œuvre du réarmement français.
  • Le gouvernement doit composer avec deux forces aux vues opposées sur l'Europe, l'Ukraine et la Russie.
  • L'enjeu historique du réarmement se trouve subordonné aux débats sur les retraites.
  • "On est pris d'un petit vertige, puisqu'il s'agit d'un enjeu historique et sans précédent, à se dire que la relance de la défense européenne est en partie subordonnée au résultat de ce conclave un peu surréaliste sur la retraite à 64 ans"

💡 Ne pas sacrifier les débats sociaux - Jean Leymarie sur France Culture

  • La nouvelle donne géopolitique ne doit pas éclipser les autres enjeux sociétaux importants.
  • Le débat sur les retraites reste crucial car il touche au travail et aux conditions de vie des Français.
  • Il faut trouver un équilibre entre l'absorption des chocs géopolitiques et le maintien des priorités sociales.
  • "La nouvelle donne géopolitique annulerait tous nos débats, toutes nos préoccupations. Elle les rendrait caduques, décalées. Politiquement et démocratiquement, cette idée-là est dangereuse"

💡 Les arbitrages budgétaires à venir - Guillaume Tabard sur Radio Classique

  • Le réarmement devra s'inscrire dans le prochain budget, avec des arbitrages difficiles à réaliser.
  • Le cadre politique pour faire voter ce budget s'annonce plus complexe que les précédents.
  • Le Premier ministre sera en première ligne pour gérer ces arbitrages délicats.
  • "Ce budget ne sera voté qu'à l'automne prochain, mais c'est dès maintenant qu'il se prépare. Et avec des arbitrages difficiles à faire"

💡 Éditos éco

💡 Le casse-tête du financement de la défense - Dominique Seux sur France Inter

  • Le débat sur le financement de l'effort de défense s'emballe avant même la définition précise des besoins opérationnels.
  • Le ministre des Armées envisage de porter le budget à 80-90 milliards, sans échéance clairement définie.
  • Trois leviers européens sont disponibles : un emprunt de 150 milliards, des fonds Covid non utilisés et la saisie d'avoirs russes.
  • "Il y a trois leviers sur l'étagère : un emprunt de 150 milliards validé par le Conseil européen, les fonds de tiroirs du grand plan de relance post-Covid, et la fameuse saisie des avoirs russes"

💡 La tentation des avoirs russes - François Vidal sur Radio Classique

  • La saisie des avoirs russes gelés en Europe (210 milliards d'euros) pourrait financer l'aide à l'Ukraine.
  • Cette mesure permettrait de rééquilibrer le rapport de force et d'améliorer la position de Kiev dans les négociations.
  • L'opposition de grands clients d'Euroclear comme l'Arabie Saoudite complique la décision.
  • "Une telle manne permettrait aux Ukrainiens de financer des achats d'armes massifs, tout en entamant la reconstruction de leur pays"

💡 Le risque d'une nouvelle crise des dettes souveraines - Agnès Verdier-Molinié sur Europe 1

  • Les taux d'emprunt atteignent des niveaux inquiétants, similaires à ceux de la crise de 2011.
  • L'effort simultané de réarmement des pays européens risque de créer un embouteillage sur les marchés.
  • La suspension du frein à l'endettement allemand fait bondir les taux des dettes publiques européennes.
  • "Les pays d'Europe vont se mettre de concert, tous en même temps, à emprunter plus pour financer leur effort de réarmement. Et cela risque de créer une sorte d'embouteillage sur les marchés"

🔎 Focus

🔎 Le directeur général de l'ANSSI Vincent Strubel révèle la montée en puissance des cybermenaces et détaille la stratégie française de cybersécurité - sur France Inter

  • "On a traité en 2024 4386 attaques ou signalements d'attaques au sein de l'ANSSI. C'est 15% de plus que l'an dernier, c'est une croissance à deux chiffres dont on ne peut pas se réjouir."

Les Jeux Olympiques de Paris, cible majeure des cyberattaques

  • "Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, si on prend la métrique du CIO, ils ont été 12 fois plus attaqués que les Jeux de Tokyo. Ça ne s'est pas vu. C'est le fruit d'un travail énorme de préparation."

La France face à une triple menace : crime organisé / rançongiciels, espionnage étatique et déstabilisation

  • "Les acteurs affiliés à la Chine pratiquent de l'espionnage. Ce n'est pas nouveau à très grande échelle, de manière récurrente dans tous les secteurs un peu stratégiques."
  • "Les acteurs affiliés à la Russie pratiquent de l'espionnage, mais aussi beaucoup de déstabilisation, y compris du sabotage gravissime dans certains cas."

Position de la France dans la cybersécurité mondiale

  • "La France, elle est plutôt bien armée face à ces choses-là. On est dans un petit club de grandes nations cyber, avec une capacité à détecter les menaces les plus pointues, à y remédier, à comprendre ce qui se passe."

Conseils pratiques pour les entreprises et particuliers

  • "Quand on est une entreprise, moi je conseille d'aller sur le site cyber.gouv.fr, qui est le site de l'ANSSI, sur lequel on a un certain nombre de guides [...] C'est des bonnes pratiques, c'est mettre à jour ses logiciels, c'est important et le faire très vite. C'est avoir des sauvegardes bien testées."

Règle d'or face aux rançongiciels

  • "Il ne faut jamais payer la rançon parce qu'on nourrit le crime organisé, parce qu'on n'est pas sûr de retrouver ses données, son informatique, parce qu'on apparaît comme une victime facile et donc on va les voir revenir."

Nouvelle législation européenne en vue

  • "Il y a un texte important qui sera débattu au Sénat d'ailleurs ce soir, la transposition d'une directive européenne qui s'appelle Nice 2 [...] définir des règles de base [...] qui s'appliquent à des milliers d'entités qui sont les victimes récurrentes."

🔎 Le Général Yakovleff révèle la puissance militaire méconnue de l'Europe et alerte sur le véritable projet de Poutine - sur Radio Classique

  • "Oui, il suffit que l'Europe croie en elle-même. Il y a plus de chars en Europe qu'aux Etats-Unis ou en Russie. Plus d'artillerie, plus d'avions. En fait, on est puissant. C'est juste qu'on ne s'est jamais conçu comme une puissance."

La réunion d'Emmanuel Macron avec les chefs d'état-major : un geste historique

  • "C'est une première. [...] C'est symbolique et pour moi, c'est un geste. Parce que tout le monde sait que le président Macron parle beaucoup de cette force de garantie pour la paix en Ukraine. [...] S'ils participent à cette réunion, c'est parce qu'ils sont mandatés par leur gouvernement. Donc ça, c'est un geste très fort."

La fin de "l'OTAN de grand-papa"

  • "L'OTAN de grand-papa, celle que j'ai connue, j'y croyais. L'OTAN ne marchera pas si les États-Unis n'y croient pas. [...] Les militaires américains sont dans un état de désespoir qui fait de la peine."

Le projet russe de "dénazification" est pire que la guerre

  • "Par exemple, si Poutine dénazifie la France, nous parlons de 6 à 13 millions de Français déportés, exterminés ou incarcérés. [...] Le projet de Poutine, c'est pire que la guerre. Il faut bien le comprendre."

L'Ukraine comme future Corée du Sud de l'Europe

  • "L'Ukraine devient comme la Corée du Sud, une nouvelle puissance économique au sein de l'Europe. Quand on voit ce qu'ils sont arrivés à faire en temps de guerre, à devenir la plus grande armée d'Europe. En temps de guerre, une production de défense qui est extraordinaire, on se dit que le potentiel de l'Ukraine, pour moi c'est la future Corée du Sud."

Trump a donné la victoire à Poutine

  • "Elle en profite parce que Trump lui a donné toutes les cartes. [...] En 2024, les Russes ont gagné l'équivalent de l'état du Rhode Island. Les gars, c'est si petit que ça, ce qu'ils ont gagné. Oui, c'est si petit que ça. Le Rhode Island, très franchement. Et ça leur a coûté, on pense, 60 000 morts."

L'Ukraine comme facteur temps crucial pour l'Europe

  • "Le temps que nous donnera l'Ukraine, il nous faut encore trois ans. [...] C'est les Ukrainiens qui auront gagné trois ans pour l'instant, trois ans pour nous, pour qu'on ait le temps de comprendre que notre défense, c'est notre défense. Ce n'est pas les Américains, c'est nous."

〽️ Chiffres des invités

  • 15% d'augmentation des attaques ou signalements d'attaques traitées par l'ANSSI en 2024 par rapport à l'année précédente (Vincent Strubel sur France Inter).
  • 4 386 attaques ou signalements d'attaques traitées par l'ANSI en 2024 (Vincent Strubel sur France Inter).
  • Un déficit de 7 milliards d'euros jugé insupportable pour les retraites cette année, comparé à l'effort budgétaire de 413 milliards d'euros dépensé pour la défense (Sandrine Rousseau sur Sud Radio).
  • 20 milliards d'euros investis par CMA-CGM aux États-Unis (Sophie Binet sur BFM/RMC).
  • 200 milliards d'euros d'aides publiques captées principalement par les grandes entreprises en France (Sophie Binet sur BFM/RMC).
  • 10 milliards d'euros nécessaires pour financer le retour à la retraite à 62 ans, selon la CGT (Sophie Binet sur BFM/RMC).
  • 25 milliards d'euros de profits réalisés par CMA-CGM en 2023 (Sophie Binet sur BFM/RMC).

💡Ces chiffres sont rapportés par les invités et n'ont pas été vérifiés de manière indépendante.

Lien vers les sources de la Matinale des Matinales
Thomas Ménagé
, député RN du Loiret (TF1 - 7h40)
Marc Ferracci, ministre chargé de l'Industrie et de l'Energie (France 2 - 7h40)
Laurent Jacobelli, membre RN de la commission de la Défense à l'Assemblée nationale (RTL - 7h40)
Claude Malhuret, président du groupe Les Indépendants au Sénat, sénateur de l'Allier (France Inter - 7h50)
Charles Millon, ancien ministre de la Défense (Europe 1/CNEWS - 8h10)
Général Michel Yakovleff, ancien vice-chef d'état-major de l'Otan (Radio Classique - 8h15)
Vincent Strubel, directeur général de l'agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) (France Inter - 8h20)
Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise (Franceinfo - 8h30)
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT et Amir Reza-Tofighi, président de la CPME (BFMTV/RMC - 8h30)
Sandrine Rousseau, députée Ecologiste et social de Paris (Sud Radio - 8h30)

Liens vers les éditos
L’édito politique sur France Inter
L’édito politique sur Europe 1
L’édito politique sur Franceinfo
L’édito politique sur Radio Classique
L’édito politique sur RTL
L’édito politique sur France Culture
L’édito éco sur France Inter
L’édito éco sur Radio Classique
L’édito éco sur Europe 1

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